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Raj Dayal: «Je ne compte pas mes sorties en hélico»

27 février 2016, 16:00

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Raj Dayal: «Je ne compte pas mes sorties en hélico»

 

 

Une fois lancé, on ne peut plus l’arrêter. Le flot de ses paroles semble intarissable. Il se met littéralement à nu, vantant ses nombreux accomplissements en tant que pilote et commandant de bord qui détient plusieurs milliers d’heures de vol et qui a, de surcroît, sauvé plus de 130 vies humaines à Maurice. Le coût de ses virées en hélico, dit-il, importe peu car «c’est dans l’intérêt de la nation».

L’hélicoptère est-il le nouveau mode de transport de Raj Dayal ?

L’hélicoptère restera toujours pour moi un moyen de transport efficace et utilitaire dans plusieurs configurations opérationnelles en tant que professionnel averti.

D’où vous vient cet amour que vous portez aux hélicos ?

J’ai été sélectionné à travers un concours public et j’ai été formé à devenir pilote d’hélicoptère et, donc, à effectuer une multitude d’opérations. J’ai toujours aimé piloter pour secourir des vies humaines et aider mes compatriotes. J’ai d’ailleurs effectué d’innombrables missions. La plus complexe étant celle de sauvetage effectuée dans des conditions cycloniques lorsqu’un navire, le Grande Betelgueuse, avec tout son équipage, s’était retrouvé en difficulté à l’entrée de la rade de Port-Louis. Il faut dire que le commandant français Jean Marc Dupavillon a avoué publiquement qu’il m’avait laissé les commandes car il ne pensait pas pouvoir réaliser cette mission périlleuse.

Une autre mission qui n’a pas été facile : celle du transport de tuyaux pesant 11 000 livres dans les gorges entre le réservoir de Pailles et Réduit. Les tuyaux alimentant le réservoir de Pailles avaient été sectionnés lors des éboulis. Des Américains, qui pourtant disposaient d’hélicos sophistiqués, n’avaient pu transporter ces tuyaux. Nous, on l’a fait avec succès, rendant ainsi possible l’accès à l’eau potable à cette partie de Port-Louis, y compris l’hôpital Civil.

Quelles étaient les difficultés rencontrées ?

Pour toute activité humaine, il y a toujours des difficultés auxquelles il faut faire face. La récompense vient après l’effort si nous surmontons les difficultés et réalisons des choses louables.

Où avez-vous suivi votre formation de pilote ?

J’ai été formé en France, à l’Aviation légère de l’Armée de Terre et aussi à l’École internationale de l’hélicoptère et à l’International School of Aviation (Heli-union).

Comment avez-vous vécu vos premiers pas dans cet univers?

C’était agréable. L’annonce de chaque mission laissait présager de nombreux défis. C’était aussi gratifiant de réussir des missions.

Y a-t-il des anecdotes que vous aimeriez partager ?

Il y en a tellement qu’une seule mission périlleuse pourrait fournir de quoi écrire un livre. Mais plusieurs missions à succès ont déjà fait la une des journaux mauriciens, dont un sauvetage dans le cratère de Trou-aux-Cerfs.

Quels types d’hélicoptères pilotez-vous?

J’ai connu des hélicoptères rudimentaires comme les Alouettes 2 et des hélicos performants comme le Fennec.

Combien coûte chacune de vos sorties ?

Je n’ai jamais comptabilisé mes sorties en hélicoptère effectuées dans l’intérêt de la nation. Pour moi, un hélicoptère qui tourne apporte plus de bénéfices à la nation mauricienne qu’un hélicoptère statique dans un hangar. Et dans ce contexte, une vie sauvée n’a pas de prix. Mon amour pour les hélicoptères ne va pas disparaître malgré les mauvaises langues. Car, pour moi, l’intérêt supérieur de la nation mérite les plus grands efforts et sacrifices.

Cet amour pour les hélicos, l’avez-vous transmis à vos enfants ?

Mes enfants ont toujours admiré les hélicoptères de par mes attributions professionnelles mais je leur ai toujours laissé le soin de faire leur propre choix et aujourd’hui je peux dire que j’ai quatre enfants : un cardiologue, un Chartered Engineer, un avocat et, ma benjamine, une banquière avec une maîtrise en gestion financière.