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Quatorze Bangladais et cinq Mauriciens sans salaire depuis décembre

22 février 2016, 10:38

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Quatorze Bangladais et cinq Mauriciens sans salaire depuis décembre

 

Ils ne savent plus sur quel pied danser. Non seulement affirment-ils ne pas avoir obtenu leur salaire depuis décembre, mais leur patron a aussi laissé entendre que l’usine où ils travaillent fermera ses portes. Il s’agit de 14 ouvriers bangladais de l’usine Le Texuma, sis à Coromandel. Leurs collègues mauriciens – ils sont à cinq– ont eu, légèrement, plus de chance. Ils ont perçu la moitié de leur salaire de décembre. «Si l’usine devait mettre la clé sous le paillasson, qu’on nous donne du travail dans une autre», réclament les travailleurs étrangers. Leurs collègues mauriciens, surtout trois d’entre eux, se font aussi un sang d’encre. «On est toutes dans la quarantaine. Qui va nous employer à cet âge ?», s’inquiètent- elles. Ces dernières ont porté plainte au ministère du Travail.

Le directeur de l’usine, Ashish Parbhunath, aurait donné l’assurance aux officiers du ministère qu’il ne va pas fermer. Il aurait également déclaré qu’il paierait ses employés le 12 février. Mais, selon nos informations, il n’aurait pas tenu son engagement. Au ministère, il aurait laissé entendre qu’il paiera le restant du montant pour décembre, ainsi que le salaire de janvier, le 26 courant. Et que d’ici le 15 mars, il leur aura payé pour février. Mais entre-temps, il est convoqué au ministère concerné mercredi.

Un deuxième emploi

Sollicité, Ashish Parbhunath affirme qu’«on a eu un petit retard, mais on fait le nécessaire». Et de réitérer que l’usine ne sera pas fermée. «On a des commandes», déclare-t-il. De leur côté, les travailleurs étrangers ont beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Bien que ce soit illégal, ils se «débrouillent» tant bien que mal en entreprenant un deuxième emploi. Quatre d’entre eux travaillent à temps partiel chez un marchand ambulant. Ils font de la couture. «Nos proches au Bangladesh ne comprennent pas pourquoi on n’arrive pas à leur envoyer de l’argent comme auparavant. Certains croient que nous avons développé des vices alors que d’autres nous demandent de rentrer. Or, ce n’est pas si simple…», confient-ils. Selon leur contrat, il leur reste encore un an à travailler à Maurice. Leur «autre employeur», soit le marchand ambulant, est prêt à les employer pour ces mois qui leur restent.

Au niveau du ministère du Travail, l’on souligne que cela est possible, à condition que le potentiel employeur et les travailleurs étrangers entreprennent les démarches appropriées. Quant à l’éventualité de la fermeture de l’usine, notre source explique que le ministère va alors intervenir pour trouver un emploi aux étrangers, dans une autre usine, ou les rapatrier.