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Saint-Valentin- Oser le rosier

17 février 2016, 08:16

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Saint-Valentin- Oser le rosier

«Pourquoi offrir une rose qui va mourir dans trois jours plutôt qu’un rosier qui donnera des centaines de fleurs ?» En ce jour de la Saint-Valentin où des milliers de roses rouges, uniques ou en bouquets, feront nombre d’heureuses, la réflexion de Jean-Marie Sauzier, directeur de la pépinière Exotica, à Petit-Raffray, interpelle. Au caractère éphémère de la rose, source d’inspiration intarissable pour poètes, romanciers et chanteurs, autant, en effet, préférer le rosier lui-même, suggère le pépiniériste.

Les rosiers, Exotica en compte quelque 200 variétés, en provenance «d’Afrique du Sud, essentiellement», précise Jean-Marie Sauzier qui gère l’exploitation horticole depuis vingt-cinq ans avec le soutien de son épouse Janine et désormais, de leur fils Rémi. Notre interlocuteur avoue toutefois avoir hésité avant de se lancer dans la culture des rosiers, il y a quatre ans, étant donné le climat chaud du nord de l’île, où se situe Petit-Raffray. De fait, poursuit-il, si le genre Rosa aime bien le soleil, les températures plus clémentes des Plaines Wilhems lui réussissent mieux. À titre d’exemple, il cite Floréal, Beau-Bassin, Bonne-Terre ou encore le Quatre-Bornes de son enfance. Jean-Marie Sauzier se souvient de ces rosiers que son père faisait pousser dans leur jardin ; des variétés dont le parfum a imprégné sa mémoire olfactive et qu’il commercialise aujourd’hui à Exotica : «Crimson Glory», «Charles Mallerin» et «Papa Meilland» (NdlR: cultivar développé par Francis Meilland, célèbre pépiniériste français), entre autres. L’horticulteur nous explique que «chaque rose parfumée a une fragrance particulière» et qu’à Exotica, «nous voulons offrir au public mauricien des roses qui sentent bon comme à l’époque».

 

Dans sa serre de production, Jean-Marie Sauzier nous montre l’une de ses roses rouges préférées – sans épines – et nous invite à en apprécier la fragrance : «Ecstasy» (photo, ci-dessus). Un peu plus loin, une autre variété à la robe dense, d’un rose intense, attire les regards. Il s’agit d’«Imaginaire parfumé». Pour identifier ses rosiers, l’horticulteur leur donne parfois des noms d’employés de la pépinière ou encore d’amis et de proches : ici, «Parfum de Danielle» affiche un foisonnement de pétales rose pâle... là, «Guillaume», dans des tons de rouge, de rose et de blanc, ouvre son coeur au visiteur.

Ardent défensur d’une noble cause, celle de la rose parfumée, notre interlocuteur déplore qu’au fil des années, des producteurs de rosiers pour fleurs coupées aient «sacrifié» la fragrance au pro- fit d’autres caractéristiques telles qu’une vigueur accrue, des tiges plus longues, des fleurs abondantes et qui restent plus longtemps en bouton. Le résultat, affirme le pépiniériste, est que de nos jours, souvent, «les jeunes ne savent pas qu’une rose peut être parfumée» ; ils s’attachent uniquement à l’aspect esthétique.

 

Puisque l’amour vrai ne se limite pas qu’à la Saint-Valentin, gageons qu’à cette occasion mais aussi à d’autres, lorsqu’un choix de fleurs coupées ou de rosier à offrir se présentera, jeunes gens et messieurs sauront tenir compte de deux critères : beauté et fragrance. Car, comme nous le dit Jean-Marie Sauzier, chez une rose, le parfum «est un plus indispensable».

 

DES COULEURS PARLANTES

La couleur de la rose a toute son importance quand on en fait cadeau à l’élue de son coeur, de surcroît le jour de la Saint-Valentin. Synonyme de passion, le rouge vise à impressionner, nous dit Jean-Marie Sauzier alors que le rose est associé au romantisme et met en exergue la fé- minité de l’être aimé. Enfin, le blanc est une ode à la pureté mais aussi à l’élégance. À éviter absolument : le jaune, aveu d’infidélité !

Imaginaire parfumé.

Parfum de Danielle.

Guillaume.

Pink Ayoba.

Fi.

La variété «Clothilde».

* Pour plus d’informations sur Exotica, consulter le site Web et la page Facebook de la pépinière.