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Stéphanie et Dylen Hurnaum: la foi et le coeur

14 février 2016, 18:42

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Stéphanie et Dylen Hurnaum: la foi et le coeur

Un couple dynamique, chahuteur à souhait, mais non moins complice et toujours aussi amoureux. C’est l’impression que dégagent Stéphanie et Dylen Hurnaum, 41 et 45 ans respectivement. Elle travaille comme hôtesse de l’air pour la compagnie aérienne nationale et lui est Product specialist dans des véhicules haut  gamme chez un important concessionnaire automobile.

Leur première rencontre remonte à 18 ans. Stéphanie bosse à l’époque pour un voyagiste alors que Dylen gère une boîte de nuit dans le nord de l’île. Elle qui déteste les boîtes de nuit se laisse convaincre de participer à un défilé de charité qui se déroulera justement dans cette discothèque. Au cours d’une répétition, leurs regards se croisent. Leur première impression est peu flatteuse. Tout en le trouvant «beau gosse», Stéphanie le prend pour «un grand galant» qui aime faire le beau devant les femmes. Lui, remarque que Stéphanie est attifée. Ses cheveux sont enroulés dans de gros bigoudis et recouverts d’un fichu. «Elle avait des savat leponz aux pieds. Dans une discothèque !» Cependant, il trouve que c’est «une jolie fille à découvrir».

S’étant renseigné sur le lieu où elle travaille, il l’appelle tous les jours et il lui fait la conversation pendant une demi-heure, voire une heure. «La bataille du Vieux- Grand-Port a commencé à ce moment-là», raconte Dylen en riant. De son côté, Stéphanie le laisse parler. «Je me suis dit : hé toi grand galant, je vais te faire ramer et faire le tour de l’océan Indien.»

«J’ai pris un coup de ‘full phare’ dans les yeux»

Au bout de trois mois, il l’invite à dîner et elle s’y rend avec une copine. Les dîners se suivent en solo et Stéphanie finit par se rendre compte qu’elle a tout faux sur le compte de Dylen, qui a vécu plusieurs chocs émotionnels, notamment la disparition de sa mère et une rupture de fiançailles au même moment. Lui, apprécie le fait qu’elle soit «différente des autres filles, pas du tout facile, réservée».

Le fait qu’il soit de foi hindoue et elle catholique ne leur pose aucun problème. Ni à leurs familles respectives. À un moment qu'il juge propice, Dylen lui propose de venir vivre avec lui. Elle accepte. Ils vivent alors la passion avec un grand «P», sans prendre de pari sur l’avenir. Stéphanie apprécie son «côté attentionné et débrouillard» et Dylen sent qu’il a trouvé une femme «de qualité».

À un moment donné, Dylen, dont le frère vit à l’époque à l’étranger, s’y rend en vacances. Lorsqu’il revient, Stéphanie note qu’il est détaché. Au bout de quelques jours, n’y tenant plus, elle lui demande s’il a une autre femme dans sa vie. Et c’est un «oui» qu’elle obtient comme réponse. «J’avais pris un coup de ‘full phare’ dans les yeux.» Elle prend alors ses cliques et ses claques et retourne chez sa mère. Lui, essaie de voir où cette nouvelle relation le mènera mais déchante au bout d’un mois. «J’ai vite réalisé que j’avais fait une connerie monumentale.»

Les ponts restent coupés entre eux pendant plus d’un an et demi jusqu’à ce que Dylen revienne à la charge à travers des courriels qu’ils échangent pendant trois mois avant de renouer. Deux jours après l’avoir fait, Dylen, qui sait qu’il a trouvé celle qu’il lui fallait, se présente devant elle avec une impressionnante rose rouge à la main et lui demande de l’épouser. Stéphanie en reste baba avant d’accepter. Ils se marient civilement puis religieusement chez les catholiques d’abord et une semaine après selon les rites hindous. S’ils font baptiser leur aînée Elisha et leur cadette Enéa, les petites vont régulièrement à l’église et se recueillent aussi bien devant la grotte que devant le Mahaveer Swami dans leur cour. Elles récitent le «Notre-Père» et le «Je vous salue Marie» aussi bien que le «Om Jay Jagadish».

Dylen et Stéphanie ne regrettent pas d’avoir franchi le pas car ils n’ont pas vu ces 13 dernières années passer. Si Stéphanie est parfois agacée par le côté peace and love de Dylen, lui, trouve qu’elle manque d’indulgence. C’est peut-être pour cela qu’elle lui fait confiance à 99,9%, le reste comptant pour «la crise de la quarantaine, de la cinquantaine et je ne sais quelle autre crise qu’ont les hommes» et que lui parle d’une confiance absolue envers elle.

Leur recette du bonheur tient en un mélange de compréhension, d’amour et de concessions. «On découvre la personne qu’on a épousée avec le temps. Certaines personnes stick to the original image de l’autre et ça engendre des déceptions et des incompréhensions. Lorsque nous nous sommes découverts, nous avons essayé de changer l’autre parfois mais, surtout, de nous ajuster toujours. C’est pour cela que la flamme tient bon…»