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Facettes cachées de... Johnson Roussety: le combattant

7 février 2016, 09:15

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Facettes cachées de... Johnson Roussety: le combattant

Johnson Roussety a gagné son procès en appel contre l’ICAC. Et il en est soulagé. À la base, le fondateur du Front patriotique Rodriguais (FPR) est enseignant en économie. Il envisage de retourner à l'université pour se perfectionner davantage en la matière…

Comment vous sentez-vous après avoir remporté votre appel ?

Je me sens soulagé et surtout libéré de ces préjugés qui accompagnent un verdict de culpabilité. J’ai perdu de la crédibilité à cause de ce premier verdict de la cour intermédiaire que les juges de la Cour suprême en appel ont qualifié de «highly questionable». Beaucoup de personnes m’avaient fermé leurs portes à cause de ce jugement, sans avoir compris ce qui s’était vraiment passé. La presse ne m’a pas fait de cadeau. Je n’oublierai pas l’article de presse intitulé Coup d’arrêt à l’homme pressé paru dans votre journal à l’époque. On m’a traité comme un criminel à bien des égards.

En cour intermédiaire, on interrompait mon affaire pour faire entrer un prévenu afin qu’il prenne note de sa sentence et par la suite, on reprenait mon affaire. Je suis dégoûté par la façon dont l’ICAC a instruit celle-ci. Tout a été instruit à charge, jamais à ma décharge, même quand les éléments étaient là ! Le jour où ma sentence allait être prononcée en 2012, un employé de l’ICAC riait et se moquait de moi en Cour ! Ma mère à Rodrigues pleurait sur la photo du petit garçon que j’étais et qu’elle avait élevé. Pour elle et pour ma famille, je n’ai pas un comportement criminel pour qu’il faille me mettre en prison ! On a voulu ma tête et certains voulaient régler leurs comptes.

Un jour, ma petite fille m’a demandé «Papa pourquoi tu ne vas pas travailler comme avant… ?» Tout ce dont on m’a accusé est faux. J’ai perdu cinq ans de ma vie dans un procès inutile.

Qu’allez-vous faire maintenant que vous avez eu gain de cause ?

Je vais vivre ma vie. Je ne vais pas me battre pour des gens qui n’en valent pas la peine parfois. J’ai appris beaucoup de leçons. Je vais reprendre mes activités professionnelles comme enseignant en économie et peut-être partir me former davantage à l’étranger.

Où en êtes-vous politiquement ?

On a formé un parti en 2011. Ce parti a fait son bout de chemin et nous avons célébré ses cinq ans le 1er février. Sans fausse modestie, je pense que le FPR représente le renouveau politique pour Rodrigues. Nous nous préparons pour les élections régionales de 2017.

Que faites-vous durant votre temps libre?

Je n’ai pas beaucoup de temps libre ! Je suis toujours occupé, soit par des travaux à la maison, soit à animer des réunions politiques, soit à réparer mon bateau… Comme loisirs, je vais à la pêche au gros autour de Rodrigues ou faire de la traîne sur les récifs. Je lis toujours quand je suis seul ou avant de me coucher.

Et pendant vos week-ends?       

Je vais en mer ou bien je passe mon temps avec les amis et la famille. J’ai des animaux de ferme à la maison. Mon épouse gère une maison d’hôte et donc, il y a pas mal de choses à faire ! En 2015 j’ai encadré ma fille aînée qui passait le Certificate of Primary Education. Autrement, j’aime être seul aussi à lire ou à regarder les émissions de télévision.

Cuisinez-vous?

Oui, mais davantage par nécessité que par passion.

Gourmand ou gourmet?

Je n’ai pas trop de patience et de technique, donc plutôt gourmand…

Votre péché mignon ?

Un bon whisky !

Pratiquez-vous du sport?

Non plus vraiment ! Quand j’étais jeune, j’étais gardien de but, prédestiné à encaisser…

Quels livres lisez-vous?

Davantage de livres académiques et des biographies. D’ailleurs, en mettant de l’ordre dans les papiers de mon affaire, je suis tombé sur une citation de Nelson Mandela que j’avais notée : “I was made, by the law, a criminal, not because of what I had done, but because of what I stood for, because of what I thought, because of my conscience.” Sinon, je viens de commencer la lecture d’un ouvrage, Le capital au 21e siècle de Thomas Picketty. Un livre m’a marqué avant mon arrestation et c’est The God Delusion de Richard Dawkins.

Ecoutez-vous la radio?

Il y une seule chaîne radio à Rodrigues. Je l’écoute à travers Internet ou via la télévision satellite. J’essaie d’écouter les émissions d’informations des radios privées de Maurice quand je peux.

Votre émission de télévision préférée ?

Air Crash sur la chaîne National Geographic, suivie de Sept à Huit surTF1. Mais j’aime aussi regarder la BBC et France 24.

Quelle musique écoutez-vous?

Mister Grande Gueule d’Alpha Blondy, Who the cap fits de Bob Marley, Dife lamour et Rodrigues Sa de Rico Clair, Menaz pa normal de Désiré François, Gravité lamour de Philippe Toussaint, bref, toutes les musiques qui ont des mots et des messages forts et aussi du rythme.

Votre idée du bonheur?

Le bonheur est fugace. Il faut le savourer quand il se présente et vivre l’instant présent.

Qu’auriez-vous souhaité réaliser avant de quitter ce monde?

Voguer sur un voilier à travers les océans et découvrir les îles et voir la fin de la domination du monde par les capitalistes.