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Hamlet: une mise en scène qui a conquis

25 janvier 2016, 10:17

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Hamlet: une mise en scène qui a conquis

C’est à guichets fermés que se sont tenues les deux représentations de Hamlet par le Globe Theatre, le vendredi 22 janvier, au Mahatma Gandhi Institute, à Moka. La première séance en journée était dédiée aux étudiants tandis que la seconde s’est tenue en soirée.

 

Le Globe Theatre a été invité dans le cadre des activités entourant le 450e anniversaire de la naissance de l’écrivain et dramaturge William Shakespeare, organisées par le British Council et la Haute commission britannique. La troupe est en tournée mondiale depuis avril 2014. Vendredi soir, elle en était à sa 163e représentation.

Pendant plus de deux heures, les comédiens, une dizaine sur scène, ont régalé l’assistance, non seulement par leurs jeux de rôles mais également par leur musique, leurs chants et leurs danses. Une polyvalence qui apporte un plus à la représentation et qui allège cette tragédie qui peut être pesante, dépendant de sa mise en scène. Tel n’a pas été le cas avec la représentation du GlobeTheatre. Sa mise en scène était fraîche et énergique. Les tableaux s’enchaînaient rapidement. Ce qui pourrait néanmoins déranger certains, qui auraient préféré une mise en scène plus lourde et plus tragique.

Le talent des comédiens à interpréter plusieurs rôles est également à souligner. Pour les besoins de la représentation, la plupart d’entre eux ont eu à représenter plusieurs personnages. Ce passage d’un personnage à un autre ne nous a aucunement gênés.

Les jeux de rôles de certains comédiens sont, d’ailleurs, à applaudir. On citera Keith Bartlett, qui a ravi l’assistance dans le rôle de Polonius. Son aisance sur scène et dans la peau de ce personnage aimé de ses enfants et proche du roi, faisait plaisir à voir. Nous avons également été conquis par Ladi Emeruwa dans la peau de Hamlet, qui a su faire ressortir les émotions qu’on attendait de ce personnage tragique et tourmenté par la mort récente de son père et le remariage de sa mère avec l’assassin de son géniteur. C’est avec une égale aisance qu’il est passé tour à tour d’un Hamlet amoureux et joyeux à un Hamlet triste, rempli de colère et vindicatif.

Ce que l’on retiendra de la pièce, c’est également le décor dépouillé. Seul du tissu et des malles faisaient office de décor. Si ce n’est pas la première pièce à laquelle on assiste avec un décor dépouillé – plusieurs de nos metteurs en scène locaux en font usage – c’est l’utilisation ingénieuse et économe de ce décor qu’il convient de souligner. Pour en changer, il a suffi aux comédiens de changer les malles de place. Ainsi, ces malles faisaient tantôt office de trône, et tantôt office de tombe.

L’OBSTACLE DE LA LANGUE

Si la représentation nous a ravi, la durée de la pièce peut toutefois être incommodante. Mais on reconnaît qu’il serait difficile de faire plus court quand on sait que Hamlet est la plus longue des pièces de Shakespeare. La langue a également pu être un obstacle à la bonne compréhension de la pièce. Présentées comme il se doit en anglais shakespearien, certaines subtilités peuvent avoir échappé au spectateur, qui ne connaît pas la pièce, ce qui pourrait être rare mais pas improbable.

Quoi qu’il en soit, recevoir le Globe Theatre sur notre scène a été une belle expérience, à revivre certainement. Le standing ovation que les comédiens ont reçu à la fin de la représentation en a témoigné.