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Arrêté sous le PoTA: «Je ne suis pas un terroriste», dit Ish Sookun

25 janvier 2016, 08:00

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Arrêté sous le PoTA: «Je ne suis pas un terroriste», dit Ish Sookun

La Cybercrime Unit de la police a retracé le courriel envoyé au bureau du Premier ministre la semaine dernière faisant état d’un acte terroriste. Selon elle, il été envoyé de l’Indra Cybercafé de Lakepoint, à Curepipe. Officiellement, le directeur de ce lieu est Nitin Khelawon Sookun, plus connu sous le nom d’Ish, celui qui a démontré les nombreuses failles du système informatique de la carte d’identité biométrique.

Arrêté le samedi 23 janvier à son domicile à Providence, Quartier-Militaire, sous le Prevention of Terrorism Act (PoTA), l’informaticien de 30 ans a comparu devant la Bail & Remand Court, dimanche. «Je ne suis pas un terroriste», a-t-il clamé à la cour, en anglais. Il a récusé toutes les allégations faites contre lui. Il est accusé provisoirement, sous l’article 5 (b) du PoTA, d’avoir «provided logistics, equipment or facilities for a meeting, or an activity, which he knows is concerned with an act of terrorism».

Munis d’un mandat de perquisition, une vingtaine de policiers ont investi le domicile d’Ish Sookun, samedi, avant de saisir trois ordinateurs portables, des clés USB, des Compact Discs et un CPU, entre autres. Une descente de police a également été faite à l’Indra Cybercafé. Deux employées ont été conduites au Central Criminal Investigation Department (CCID) pour y être interrogées. Elles ont pu regagner leur domicile samedi soir. Quant au gérant du cybercafé, Gianeshwar Sooklall, dit Kishan, il a été placé en détention.

21 articles remis aux enquêteurs

Âgé de 38 ans, cet habitant de l’Espérance, Quartier-Militaire, a lui aussi comparu en cour dimanche. Il est accusé provisoirement sous l’article 3 du Prohibition of acts of terrorism qui stipule : «Any person who does, or threatens to do, or does an act preparatory to or in furtherance of, an act of terrorism.»

Les deux suspects n’ont pas encore donné de déposition. Dans le milieu des enquêteurs, on soutient qu’il existe des éléments pour les incriminer.

Devant la Bail & Remand Court où siégeait la magistrate G. Seeburn, l’inspecteur Louis Dominique du CCID a objecté à la remise en liberté conditionnelle des deux suspects. Il a avancé trois raisons : risques de falsification des preuves et de subornation de témoins ; leur propre sécurité ; préservation de l’ordre public.

Ish Sookun était représenté par Mes Sanjiv Teeluckdharry et Erickson Mooneapillay. Me Teeluckdharry a souligné qu’aucune déposition, ni interrogatoire de son client n’a été effectué pendant qu’il était avec les enquêteurs en présence de ses hommes de loi. Ish Sookun, a-t-il indiqué, a volontairement remis 21 articles comprenant des ordinateurs portables aux enquêteurs. L’avocat a demandé que toute déposition et tout interrogatoire de son client fassent l’objet d’un enregistrement vidéo.

 «Ish nou ek twa.»

Même si sous le PoTA, il est stipulé que le suspect arrêté ne peut être libéré sous caution, Me Teeluckdharry a cité un cas comme jurisprudence, l’État vs Khoyratty devant le conseil privé en 2006, où les juges avaient déclaré que la cour a la discrétion pour accorder la liberté conditionnelle.

Et que tout amendement pour enlever la discrétion de la cour est anticonstitutionnel. Peu avant 14 heures, Ish Sookun a été emmené hors du tribunal pour être conduit en détention au poste de police de Rivière-des-Anguilles. Le voyant, ses proches ont crié : «Ish nou ek twa, nou koné to inosan.»

La présence du Dr Rajah Madhewoo et d’autres membres du Regroupman travayer social n’est pas passée inaperçue. Ils sont venus en soutien à Ish Sookun.

Les deux suspects seront présentés devant le tribunal de Curepipe lundi matin où les accusations provisoires retenues contre eux seront logées. La motion de la remise en liberté d’Ish Sookun sera entendue devant la Bail & Remand Court, à Port-Louis, à 13h30.