Publicité

Assises: la poursuite capitalise sur les multiples versions de Sookur

14 janvier 2016, 10:41

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Assises: la poursuite capitalise sur les multiples versions de Sookur

 

Les tergiversations de Jayraj Sookur sont comme du pain béni pour la poursuite. Les représentants du bureau du DPP, Mes Mehdi Manrakhan et Audrey Stephen, ont produit, en cour d’assises, six des huit dépositions de Sookur – les unes plus contradictoires que les autres.

La cour a appris que Jayraj Sookur, accusé de l’assassinat de sa belle-fille Stacey Henrisson, avait donné huit versions discordantes pendant l’enquête en 2012. Si le procès intenté contre Jayraj Sookur a démarré le mardi 12 janvier, c’est le mercredi 13 janvier qu’il y a eu ces développements de taille.

Un des témoins, le Deputy Inspector Vally, s’est attelé à lire les dépositions de Sookur. Ce dernier a, dans un premier temps, revendiqué l’assassinat. «C’est moi-même qui ai étouffé Stacey dans ma maison. Je l’ai par la suite enveloppée dans une couverture. Ensuite, je lui ai ligoté les pieds et les mains. Et j’ai appelé mon ami Ramdassen Tany et on a mis son corps dans mon 4x4», devait déclarer Jayraj Sookur.

Mais il est ensuite revenu sur sa déposition pour déclarer que c’est son ami Ramdassen Tany qui a tué Stacey en lui tordant le cou. Cette version se verra aussi vite rangée au placard puisqu’il reviendra pour démentir cela en confiant que c’est l’envie de Stacey d’avoir des relations sexuelles avec lui qui a fait dégénérer les choses. Selon lui, ils se seraient disputés et il aurait fini par la gifler à deux reprises. Sous la menace de la jeune fille de tout raconter à sa grand-mère maternelle, Margareth Rouillon, il a paniqué et a appuyé sa main contre sa bouche jusqu’à ce que la victime ne respire plus. Après son méfait, il a fait appel à son chauffeur Ramdassen Tany.

Cette version aussi se verra modifiée puisque Jayraj Sookur soutiendra par la suite n’avoir jamais eu de relations incestueuses avec sa belle-fille. Quand la police lui demandera pendant l’enquête les raisons qui l’ont amené à ligoter les pieds et les mains de Stacey alors qu’elle était déjà morte, il répondra ne pas avoir d’explication à cette question. Il soutiendra aussi n’avoir jamais tué sa belle-fille pour de l’argent. Mais que c’était un accident. «Cela ne faisait pas partie de mes plans. Je ne l’ai pas tuée pour mettre le grappin sur ses biens. Et je n’ai pas fait ma femme Béatrice rester en Inde pour mettre mon plan à exécution.»

Assurance premium

Jayraj Sookur a insisté, à de nombreuses reprises dans ses dépositions, sur le fait qu’il avait à coeur la protection de Stacey Henrisson. Bien qu’il ait avoué avoir dilapidé son assurance premium et avoir vendu certains de ses biens. Il a fait ressortir que Stacey et sa mère Béatrice Rouillon-Sookur étaient au courant de cela et qu’elles étaient toutes les deux d’accord. Il a nié avoir tenté de vendre le terrain dont Stacey avait hérité de son père James Henrisson. Et ajouté : «Je n’ai jamais dit que je voulais contrôler les biens de Stacey avant qu’elle soit majeure et mariée.»

La poursuite entend aligner plusieurs témoins-clés afin de créer une brèche dans la défense. Selon un avocat, Jayraj Sookur ne pourra évoquer la violence policière pour expliquer pourquoi il a admis avoir tué Stacey. Il ne pourra donc pas dire par la suite que c’était un accident.

Cinquante-huit témoins viendront à la barre pour cette affaire. Maurice Vigier de Latour, directeur de MVL Marketing, en est un. Il viendra expliquer comment Jayraj Sookur a tenté de lui vendre le bungalow de Stacey à Rs 20 millions.

Béatrice Sookur devrait déposer en cour jeudi. Elle était d’ailleurs présente au procès mardi, mais elle n’a pas daigné jeter un regard à son époux. Elle semblait nerveuse et ne cessait de jouer avec ses ongles. L’affaire pourrait s’étendre jusqu’au 5 février. Bien qu’il ait avoué dans ses dépositions avoir tué Stacey, Sookur a plaidé non coupable mardi. La stratégie de la défense n'est pas connue pour l’instant.