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Dweenisha Caleechurn, actuaire : prévoir le futur…

14 janvier 2016, 08:30

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Dweenisha Caleechurn, actuaire : prévoir le futur…

Elle n’est ni voyante, ni diseuse de bonne aventure, mais bien une scientifique qui scrute les chiffres pour prédire l’avenir financier et économique. En vacances à Vacoas récemment, Dweenisha Caleechurn était venue se ressourcer auprès des siens. Dans sa petite robe à rayures roses et crème, derrière son sourire charmeur, on devine à peine la mordue de chiffres qu'elle est. Portrait.

La jeune femme, qui a fait ses études secondaires au Queen Elizabeth College, a été classée première en mathématiques au niveau mondial lors des examens du Higher School Certificate il y a quelques années. C’est donc sans aucune hésitation que Dweenisha décide de poursuivre ses études dans cette filière. Mais ce qui l’intéresse le plus, c’est l’actuariat. «Lorsque j’ai été reçue à mes examens, on m’a conseillé de suivre cette filière en raison des multiples avantages que ce métier comporte, notamment un bon salaire et une carrière intéressante.»

Toutefois, c’est surtout son amour pour les chiffres qui l’a poussée à franchir le pas. Et même si l’actuariat demeure l’une des filières les plus difficiles au monde, nécessitant entre 5 et 10 années d’études, cela ne lui a pas fait peur.

C’est ainsi qu’en 2007 elle intègre la City University, à Londres, où elle se voit octroyer une bourse. Elle décide également de prendre de l’emploi à temps partiel dans une compagnie d’aviation : la China Southern Airlines. Pour la jeune actuaire, cette expérience londonienne a été à la fois enrichissante et très éprouvante.

«Heureusement que j’ai eu le soutien indéfectible de ma famille», raconte celle qui est l’aînée de quatre enfants – deux de ses trois frères étudient la finance à Paris. Et d’ajouter que la réussite est surtout collective car sans ce coup d’épaule de ses proches, les choses auraient été extrêmement difficiles. «Être seule dans un pays étranger, devoir jongler entre études et travail, ce n’est pas évident.»

«Il faudrait des mesures incitatives afin que les jeunes soient encouragés à revenir à Maurice après leurs études.»

C’est ainsi qu’en 2011, après quatre années d’études, elle décroche un emploi comme actuaire chez KPMG, au pays de Sa Majesté. Alors que la norme est de se spécialiser dans une seule filière, Dweenisha décide, elle, de faire une double spécialisation en pension et en risk management, et ce, en seulement quatre années d’études. Le risk management est une toute nouvelle filière dans le domaine de l’actuariat. Selon Dweenisha Caleechurn, si les actuaires sont connus pour travailler dans les secteurs des assurances et des banques, le métier a un bel avenir, d’autant plus que les champs d’application sont de plus en plus variés.

«L’on retrouve, par exemple, des actuaires dans le secteur informatique, ou encore dans l’aviation. Ces derniers travaillent très souvent pour de grandes multinationales», souligne-t-elle. Et d’ajouter qu’être bon en mathématiques ne suffit pas. «C’est un travail extrêmement méticuleux où tout ne s’apprend pas que dans les manuels. Le jugement de l’actuaire est très important. Les études comportent à la fois des mathématiques et de la théorie. Il faut également pouvoir communiquer ses analyses complexes en termes simples aux autres.»

Si elle a pour ambition de progresser au sein de la compagnie où elle travaille, Dweenisha souhaiterait aussi à terme rentrer afin de «faire profiter le pays» de ses compétences. «Il faudrait des mesures incitatives afin que les jeunes soient encouragés à revenir à Maurice après leurs études.»

Aux yeux de la jeune actuaire, tout est question d’opportunité. Si de bonnes perspectives s’offrent dans son pays natal à l’avenir, c’est sans hésitation aucune qu’elle rentrera au bercail. En outre, elle est d’avis que le système éducatif local est tout à fait remarquable.

«Quand j’ai commencé mes études supérieures en Angleterre et que j’ai côtoyé les meilleurs éléments venant des quatre coins du monde et quand j’ai pris de l’emploi comme actuaire, j’ai réalisé à quel point notre système académique m’a formée brillamment et m’a placée sur le même terrain de jeu que les meilleurs candidats au monde.»

Pas étonnant que le dernier livre qu’elle ait lu – The Power of your Subconscious Mind de Joseph Murphy – l’ait beaucoup marquée. Mais avant de s’attaquer à d’autres défis, cette passionnée de lecture, de danse et de tennis souhaitait par-dessus tout se reposer ou continuer à voyager, profiter de la vie et… prédire le futur !