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Dortoirs pour Bangladais en piteux état: «C’est un coup monté»

3 décembre 2015, 18:44

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Dortoirs pour Bangladais en piteux état: «C’est un coup monté»

Elle n’en démord pas. La visite surprise du syndicaliste Faisal Ally Beegun dans les deux dortoirs de l’usine Ji Yun Knits Ltd, à Goodlands dimanche, et que l’express a rapportée dans ses colonnes, lundi, avec photos à l’appui, a vite fait réagir la direction de l’usine. Rencontrés sur place, l’Operations Manager Kwong Chung Fat Yuen, Sharmila Khetoo du département des Ressources humaines et Mehtasing Gunessee, Health & Safety Manager, réfutent catégoriquement toute accusation de mauvais entretien des dortoirs et des toilettes.

Des entretiens de routine effectués deux fois par mois

«Nous n’avons rien à cacher. Tout ce qui a été dit est faux. C’est un coup monté», se défend d’emblée Kwong Chung Fat Yuen. Selon lui, le ministère du Travail et des Relations industrielles a donné son accord pour des dortoirs en tôle. D’ailleurs, explique-t-il, avant l’obtention d’un permis pour les dortoirs, il faut avoir le Fire Clearance, le Health Clearance et le Lodging Accommodation Permit. «Nous avons tous ces permis», souligne le manager. Et de préciser que des entretiens de routine sont effectués deux fois par mois.

Selon Kwong Chung Fat Yuen, un employé, qu’il accuse d’avoir «semé la zizanie» parmi les Bangladais, serait à l’origine de ce «coup monté». «Il a un préavis jusqu’au 10 décembre. On a dû se séparer de lui mardi car il n’a pas respecté les règlements de la compagnie, en laissant entrer des gens sans notre autorisation», s’insurge l’Operations Manager. Il affirme que l’employé l’a même menacé au téléphone et qu’une plainte a été déposée en ce sens au poste de police de Piton.

En ce qu’il s’agit du nombre élevé d’expatriés, alors que la loi stipule qu’une compagnie doit employer davantage de Mauriciens, il explique que c’est le Board of Investment (BOI) qui leur a accordé 125 travailleurs étrangers. «Il n’y a pas de main-d’oeuvre locale. Les Mauriciens ne veulent plus travailler à l’usine. Ils préfèrent être des cols blancs», fait ressortir Mehtasing Gunessee.

Concernant la déportation de trois Bangladais, il y a deux semaines, nos interlocuteurs ne nient pas les faits, mais affirment que ces derniers «n'ont pas respecté les procédures». Selon Sharmila Khetoo, c’est «la violence»   des Bangladais qui a poussé la direction à les déporter.

Ils réfutent également les allégations sur le salaire qui ne serait pas payé à temps. «C’est complètement faux de dire qu’ils reçoivent leur salaire le 6 du mois !» Même si, «parfois, ça nous est arrivé de payer en retard», concède Sharmila Khetoo.

Manifestation pas a écartée

Accusé par Faisal Ally Beegun de faire de la sous-traitance de travailleurs bangladais, Kwong Chung Fat Yuen explique que les trois employés concernés «donnaient un coup de main» pendant une semaine à l’usine Yun Shung, qui appartient au même propriétaire.

De son côté, Faisal Ally Beegun ne lâche pas l’affaire. «Si lizinn pé pran bann désizion barbar pou déport travayer étranzé», il se dit «pré pou fer enn manifestasion divan laport lizinn-la».