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Un e-mail entache la crédibilité de Swaleha Joomun

27 novembre 2015, 17:09

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Un e-mail entache la crédibilité de Swaleha Joomun

C’était ce lundi à la Bail and Remand Court. Me Gavin Glover, l’avocat de Shakeel Mohamed, mentionne «un e-mail de Swaleha Joomun» favorable à son client. Ce message, l’express y a eu accès. Que contient-il ?

 

Le 25 juin 2012, la veuve de Babal Joomun écrit au ministre du Travail de l’époque. Elle a des révélations à lui faire sur l’affaire Gorah Issac. «I never revealed to the public that Bérenger tried to coerce me into giving a statement against you», écrit-elle.

 

Les faits, peut-on lire, remontent à 2001. Paul Bérenger est alors Deputy Prime Minister et ministre des Finances. Swaleha Joomun affirme l’avoir piégé: «I managed to tape him talking to me about how to give the statement.» Plus fort encore : «Apart from the said-tape, I have a written document signed by Bérenger on which he was referring me to one of the lawyers of Collendavelloo Chambers. To assist me in drafting a statement against you [Shakeel Mohamed] that is. The ‘legal’ tips given to me is still intact of course and can be used as proof should you be interested of course.»

 

Et «l’enquêtrice» de conclure : «I have other proofs which can clear your name and while I may know you have nothing to do with my husband’s killing, the public has been misled into the contrary as part of Bérenger’s ploy to divert attention from himself».

 

Cet enregistrement, nous avons souhaité l’entendre. Et là, surprise. «Il n’y a jamais eu d’enregistrement», lâche froidement Swaleha Joomum. Jointe au téléphone à Londres, elle a une autre «révélation» à faire : «J’ai tout inventé. C’était un plan machiavélique qui n’avait qu’une seule finalité : tester la réaction de Shakeel Mohamed. Je voulais savoir s’il était impliqué dans l’assassinat de mon mari.» Le rôle de Bérenger, les «proofs», les écoutes…un ramassis de mensonges, donc. «Vous me l’apprenez !» est tombé des nues Shakeel Mohamed, contacté en soirée. Je me souviens très bien de nos échanges. C’était son premier mail. J’étais choqué. En même temps, c’était crédible. Paul Bérenger, dès le lendemain de la fusillade, a essayé de me faire porter le chapeau.»

 

Question : si c’était «crédible», pourquoi Shakeel Mohamed n’a-t-il pas saisi la perche tendue par Swaleha Joomum ?

 

«Au deuxième mail, elle m’a réclamé de l’argent. Là, j’ai commencé à tiquer», répond l’intéressé. Des documents en notre possession confirment ses dires. Swaleha Joomun aussi, à sa façon : «Il a cru que je lui demandais de l’argent.»

 

Hier soir, une fois l’info «digérée», le député travailliste bouillait de colère contenue. «À quoi joue cette dame ? Combien d’autres personnes, comme moi, a -t- elle manipulées ? J’ai été arrêté sur la base de deux témoignages. Celui d’un homme qui s’est rétracté il y a 15 ans. Et celui de cette dame dont la parole vaut quoi, finalement ?» Nous avons contacté Paul Bérenger pour une réaction. «Je n’ai rien à vous dire», nous a-t-il déclaré.