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Ambal Jeanne, directrice de SOS Femmes: «Il faut combattre l’indifférence»

25 novembre 2015, 14:38

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Ambal Jeanne, directrice de SOS Femmes: «Il faut combattre l’indifférence»

La Journée internationale contre la violence envers les femmes est célébrée le 25 novembre. Cela marque aussi le début de la campagne des 16 jours contre la violence envers le genre. Comment SOS Femmes va-t-elle marquer cette campagne?

Cette année, SOS Femmes marquera les 16 jours d’activisme (25 novembre au 10 décembre) contre la violence envers le genre avec une campagne de sensibilisation ayant pour thème «EntourAzir». Ce thème comprend le message suivant : il invite l’entourage à agir, à porter secours à ces femmes et filles qui sont victimes de violences domestiques.

L’entourage des victimes sont les voisins, les passants, les collègues témoins de cette violence, bref, la population dans son ensemble. Dans le cadre de cette campagne «EntourAzir», nous lançons trois affiches qui figureront à l’arrière des autobus avec des messages forts et poignants comme Vre zom pa bat fam. Ce faisant, nous disons «stop» à toutes les formes de violences faites aux femmes. Nous ne pouvons le tolérer. Nous refusons la violence.

L’autre thème est Ou kapav sov enn lavi. Nous voulons ainsi dire que nous sommes tous concernés ! Un appel aux autorités peut sauver une victime de violence domestique.Nous devons tous venir en aide à une victime de violence domestique. Si vous êtes témoin d’un tel acte commis à l’égard d’une femme, en tant que citoyen responsable, vous devez agir. Ne soyez pas indifférents. Appelez la police, les institutions qui militent contre les violences faites aux femmes car un appel peut sauver une vie.

Le dernier thème est Enn soutien li neceser. Le soutien de tout un chacun est nécessaire. Un soutien, c’est une main tendue vers la victime de violence domestique. C’est une façon de lui dire qu’elle n’est pas seule, qu’elle peut compter sur quelqu’un. La victime, je le rappelle, peut être une collègue, une de vos employés, une amie, une personne qui s’assoit à vos côtés dans l’autobus. Ce soutien, cette écoute, cette aide pourrait lui permettre de briser le silence et de prendre des actions pour se protéger et quitter cette situation accablante.

Quelles compagnies d’autobus ont accepté de participer à cette campagne des 16 jours ?

Les affiches figureront sur les autobus de la Rose-Hill Transport, ainsi que ceux de la Compagnie nationale de transport. Nous avons fait de notre mieux pour que toute l’île soit couverte.

Quel impact aura ce type de campagne ?

Nous espérons vraiment que chaque citoyen change d’attitude. Il faut combattre l’indifférence et un certain égoïsme afin de briserce schéma de domination et de violence. C’est possible en faisant preuve de solidarité, en se positionnant et en dénonçant l’inacceptable. Nous espérons que la société mauricienne sera partie prenante de ce combat contre la violence envers les femmes : son accord, son soutien, son écoute permettront aux victimes de briser le silence.

Avez-vous prévu d’autres activités pour cette campagne des 16 jours d’activisme ?

Mercredi après-midi, nous rendrons hommage à Rada Gungaloo, fondatrice, présidente et conseillère légale de SOS Femmes qui nous a quittés il y a un an. Une photo d’elle sera dévoilée en ce jour symbolique pour la lutte qu’elle a menée avec passion, sans relâche et surtout avec conviction afin de donner les moyens aux femmes victimes de violence de dénoncer leurs bourreaux, de trouver un refuge, un espace de reconstruction pour leurs corps et leurs âmes meurtris.

SOS Femmes est le seul abri pour les femmes et filles battues et violentées. Jusqu’à tout récemment, les finances de cette ONG étaient dans le rouge. Avez-vous pu trouver un parrain ?

Depuis 2013, nous recevons une subvention de l’État  pour couvrir en partie nos dépenses et des organisations du secteur privé telles que la Fondation MCB, Natec Medical, CIM Finance, Corona North et des particuliers contribuent pour que nous puissions boucler notre budget. Mais les contributions du secteur privé ne couvrent qu’une année. Nous souhaitons donc trouver une solution durable pour le long terme.