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Abaaoud en France: l'UE montrée du doigt par la presse

20 novembre 2015, 10:25

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Abaaoud en France: l'UE montrée du doigt par la presse

La présence en France d'Abdelhamid Abaaoud, tué lors de l'assaut à Saint-Denis, mercredi matin, et soupçonné d'être l'organisateur des attentats du 13 novembre à Paris, interpelle la presse, ce vendredi, qui montre du doigt l'Union européenne avec ses failles, notamment en matière de sécurité et demande  la mise en place des mesures rapides pour y remédier.

"La présence à Paris d'Abdelhamid Abaaoud met en lumière les failles de la lutte antiterroriste en Europe et relance le débat sur Schengen", écrit en une Le Figaro. La présence en France de "cet homme sous le coup de mandats d'arrêt internationaux, souligne les failles de l'espace Schengen et des dispositifs de renseignement européens", renchérit Les Echos, toujours en une.

Et dès lors, pour Hervé Chabaud, de L'Union/L'Ardennais, "il y a besoin d'une sérieuse remise en question. L'Union, dans son périmètre, est incapable d'empêcher le ver de pénétrer dans le fruit."

"Face à la menace terroriste, l'Europe n'est pas vraiment à la hauteur et ne l'a jamais été", assène Jean-Marie Montali, dans Le Parisien.

"Le terrorisme est l'affaire de tous les États membres de l'Union européenne. Les frontières de l'Union sont des passoires", s'alarme dans La presse de la Manche, Jean Levallois. Et celui-ci d'affirmer : "Il n'y a pas de coopération suffisante entre tous ses membres. Pour lutter contre le terrorisme, l'Europe doit se mobiliser."

"Il faut d'évidence plus d'Europe, au travers d'un renforcement de la sécurité de Schengen, et de coopérations accrues et systématisées entre Etats", assure de son côté Etienne Lefebvre, des Echos.

"Face aux attaques répétées des islamistes, la première de nos libertés doit être d'assurer notre sécurité. L'Europe ne peut plus hésiter", s'exclame Yves Thréard, pour Le Figaro.

- 'A saute-frontières' -

"En toute impunité, les terroristes jouent à saute-frontières dans un espace Schengen ouvert à tout vent", constate Philippe Marcacci de l'Est Républicain. Pour lui : "il est temps de mettre fin à une situation ubuesque voyant les services de sécurité des différents Etats travailler chacun dans leur coin. L'Europe de la sécurité est à construire dans l'urgence."

Avis partagé par Didier Rose, des Dernières Nouvelles d'Alsace : "par imprévision, les frontières extérieures du continent sont devenues des passoires. Ce chantier s'appelle la sûreté européenne." "L'enjeu est bien européen, confirme Stéphane Siret de Paris-Normandie et "nécessite donc des réponses à l'échelle de l'Union."

Une Union européenne qui "s'est rendue coupable de non-assistance à la France en danger", s'indigne dans l'Alsace, Raymond Couraud qui rappelle que "la France avait tiré la sonnette d'alarme en janvier après le drame de Charlie Hebdo."

Mais "rien n'a bougé, sauf les islamistes qui ont multiplié les assauts et les morts" et de conclure de manière amère : "jadis, on disait que l'union fait la force. Aujourd?hui, elle se contente de faire une mauvaise farce."

Les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice se réunissent, vendredi, à Bruxelles - une réunion convoquée en urgence à la demande de la France - pour "renforcer la réponse européenne" après les attentats du vendredi à Paris qui ont fait 129 morts et 352 blessés.