Publicité

COP21: la France appelle la Chine à convaincre les pays émergents récalcitrants

3 novembre 2015, 16:09

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

COP21: la France appelle la Chine à convaincre les pays émergents récalcitrants

La France attend de la Chine qu'elle entraîne les derniers pays hésitant à s'engager en faveur de la COP21 après la déclaration commune pour un accord contraignant à Paris sur le climat, Pékin affichant sa résolution à passer à une économie «verte».

«J'attends de la Chine qu'elle puisse, à partir de la déclaration publiée hier (lundi), faire comme nous un travail de dialogue, de conviction auprès d'un certain nombre de pays dont on sait qu'ils vont être déterminants pour que l'accord puisse être trouvé», a déclaré le président français lors d'une conférence de presse à Pékin.

Selon le président français, c'est désormais à la Chine de prendre son bâton de pélerin pour convaincre les pays émergents récalcitrants, en particulier l'Inde, quatrième pollueur mondial, qui refuse de conditionner sa croissance économique à des efforts contraignants sur l'environnement.

Certains pays en développement estiment en outre que les pays développés ont une responsabilité historique dans le réchauffement climatique.

« La Chine a une très grande influence sur les pays émergents et les pays en développement. (...) Le fait qu'elle puisse prendre ses responsabilités, c'est une façon de convaincre des pays qui sont aujourd'hui, et je peux les comprendre, hésitants à venir s'impliquer à la conférence de Paris », a déclaré M. Hollande.

La Chine et la France se sont entendues lundi à Pékin pour parvenir à un accord contraignant à la conférence de Paris sur le climat, assorti d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats, une nette évolution dans l'attitude de Pékin.

«L'échec est toujours possible, mais aujourd'hui je suis confiant », a résumé M. Hollande sur la radio Europe 1.

Selon l'entourage du président français, les incertitudes pèsent en particulier sur l'acceptation par les autres Etats de la clause de révision, proposition formulée par Paris. «Les Etats-Unis n'ont pas encore tranché la question de la clause », a ainsi relevé cette source.

A l'instar de la Chine appelée à convaincre en particulier son voisin et rival indien, la France tente aussi de trouver des pays aux quatre coins du globe pour "entraîner les autres", tel Cuba pour les pays d'Amérique latine, a ajouté cette source.

- La fin d'un 'modèle insoutenable' -

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, avait confirmé un peu plus tôt, au côté du président français, qu'un développement économique plus durable et soucieux de préserver l'environnement constituait "un devoir de la Chine" à l'égard du reste du monde.

«Le développement "vert" est un passage obligé pour la Chine si elle veut promouvoir une restructuration de son économie », aujourd'hui en net ralentissement, et qui pourrait tirer profit de la croissance verte, a déclaré M. Li.

« C'est également un devoir et une contribution de la Chine à l'égard de l'humanité en tant que grand pays du monde", a-t-il poursuivi, dans un discours de clôture des travaux d'un sommet franco-chinois intitulé "Économie et Climat ».

Pékin s'efforce de rééquilibrer son modèle de croissance traditionnellement tiré par l'industrie lourde, l'immobilier et les infrastructures, secteurs très gourmands en énergie.

Un modèle «devenu insoutenable » selon Li Keqiang. Le pays souhaite doper la consommation intérieure, le secteur des services et favoriser une montée en gamme de son industrie.

Selon M. Hollande, la responsabilité internationale de la Chine sur le volet climatique "coïncide" avec sa stratégie nationale.

S'engager pour le climat est de « l'intérêt de la Chine », a estimé le président français, « parce que chacun connaît la dégradation du climat, ce que ça peut provoquer sur la santé, parce que c'est un moyen pour la Chine de relever encore son niveau technologique et donner un contenu à la croissance », a-t-il détaillé.

François Hollande a encore appelé mardi les entrepreneurs chinois à avoir confiance en l'économie française, affirmant que la France n'a "pas peur" de leurs investissements.

Le président français devait quitter la Chine dans la soirée pour se rendre à Séoul, première visite officielle d'un chef d'Etat français depuis 15 ans.