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Arts plastiques: les espaces surpeuplés de Salim Currimjee

2 novembre 2015, 09:08

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Arts plastiques: les espaces surpeuplés de Salim Currimjee

Tant de choses arrivent entre quatre murs. Chez Salim Currimjee, ces choses ne font pas que s’enchaîner, elles arrivent en même temps, occupant jusqu’à un tableau de huit mètres. C’est sans titre que le plasticien Salim Currimjee expose à Port-Louis jusqu’au 13 novembre.

 

L’une de ses marques de fabrique : investir un lieu inoccupé et y insuffler de la vie. Cette fois, Salim Currimjee a arrêté son choix sur les locaux d’un ancien magasin de Billabong à la rue Sir William Newton. Un espace situé non loin du marché central et à deux pas de la passerelle qui mène au Port-Louis Waterfront.

 

Passé la porte d’entrée, c’est un tableau «géant» qui nous accueille. Le plasticien y occupe non seulement l’espace mais joue aussi avec les formes du tableau.

 

 

De quoi Salim Currimjee peuple-t-il ses espaces ? «Je suis architecte. J’ai commencé par faire un langage, une syntaxe des formes. Un carré ou un rectangle pouvait être une porte ou une fenêtre. Après, il y avait des références à la structure, aux colonnes ou aux poutres, par exemple.» Une recherche plastique qui dure depuis 22 ans.

 

Plus de deux décennies où les étapes se sont succédé de façon logique. Après avoir quadrillé le bâtiment, le plasticien s’est intéressé aux marquages des routes, aux lignes  jaunes. «La route est une métaphore de la vie. Chacun suit un chemin», philosophe Salim Currimjee. De là à faire référence dans ses oeuvres passées au personnage de Dorothée dans Le magicien d’Oz, il n’y a qu’un pas.

 

Le marquage de l’espace a poussé le plasticien vers les Sea charts et les Fly paths. «J’ai évolué», signale Salim Currimjee. «C’est comme si on montait dans l’espace pour élargir le point de vue. Quand vous montez très haut, tout devient petit et tout finit par se ressembler.» D’où le passage de l’espace extérieur à l’univers intérieur, avec ses Mind maps. Une étape avec «moins de rigidité». Aujourd’hui, fait ressortir Salim Currimjee, il en est à faire «des petites cellules, un travail qui devient plus dépouillé».

 

En plus des tableaux, dont un construit avec neuf unités, Salim Currimjee présente une série de photos. Une série où se juxtaposent le bâtiment et la Nature. Une autre où l’architecte a photographié des bâtiments avant de s’amuser à placer les images horizontales à la verticale, créant ainsi un nouvel espace.