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Nadine Morano privée de son investiture aux régionales

8 octobre 2015, 15:12

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Nadine Morano privée de son investiture aux régionales
L'ex-députée Valérie Debord, également secrétaire générale-ajointe du parti et adjointe au maire de Nancy, a été investie à sa place comme tête de liste en Meurthe-et-Moselle par la Commission nationale d'investitures (CNI), réunie mercredi soir au siège du parti Les Républicains (LR) à Paris, à la demande de son président.
 
M. Sarkozy a indiqué devant la CNI qu'il se rendrait "dans les prochains jours" dans la région du Grand Est (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne) pour "expliquer" la situation.
 
Les quelque vingt-cinq personnalités présentes à la CNI ont voté pour l'exclusion de Mme Morano et son remplacement par Mme Debord, sauf trois qui se sont abstenues: l'ex-ministre Michèle Alliot-Marie, l'ex-président de l'UMP Jean-François Copé, et le député Michel Terrot.
 
Mme Alliot-Marie a indiqué pendant la réunion que Mme Morano avait envoyé un courriel à M. Sarkozy, mais sans évoquer son contenu. M. Sarkozy a répliqué qu'il n'y avait pas eu de courriel de Mme Morano, mais de l'un de ses collaborateurs qui faisait le go-between entre la députée européenne et la direction du parti, selon des sources concordantes.
 
Vice-présidente de la CNI, Nadine Morano, qui est députée européenne, n'a pas assisté à la réunion pour cause de session mensuelle à Strasbourg. Alain Juppé et Bruno Le Maire étaient absents, ainsi que François Fillon, qui participait au même moment à une émission télévisée où il a dénoncé "un procès en sorcellerie excessif".
 
En déplacement en Côte d'Or, M. Juppé a affirmé que les propos de Mme Morano étaient "au minimum une sottise, et sans doute une faute". Jean-Pierre Raffarin, qui avait déclaré lundi "ne pas faire partie des coupeurs de têtes", a finalement voté pour l'exclusion de Mme Morano.
 
- "Une remarquable militante" -
 
La CNI avait été convoquée par M. Sarkozy à la demande des candidats de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, notamment Philippe Richert, candidat à la présidence du Grand Est.
 
M. Richert avait prévenu dès mercredi matin le président des Républicains: lui-même et toutes ses têtes de liste départementales démissionneraient si l'investiture de Mme Morano était confirmée par le parti. "Le débat est clos", a affirmé M. Richert, visiblement soulagé, dans un communiqué publié dans la soirée.
 
Le candidat à la présidence du grand Est, qui avait été accusé par Mme Morano de "ne pas savoir faire campagne", "prend acte" de l'investiture de Mme Debord. Cela "met fin à dix jours de polémiques" et "nous pouvons revenir à l'essentiel: proposer un projet ambitieux aux habitants de l'Alsace, de la Champagne-Ardenne et de la Lorraine".
 
Nicolas Sarkozy avait demandé à plusieurs reprises à Nadine Morano de s'excuser pour ses propos tenus le 26 septembre dans l'émission de France 2 "On n'est pas couché". Elle a finalement refusé, arguant que personne ne la ferait "renier" le général de Gaulle dont elle citait des propos rapportés par Alain Peyrefitte dans un livre.
 
Dimanche soir, elle a d'ailleurs été se recueillir sur sa tombe, à Colombey-les-deux-Eglises.
 
A deux mois des régionales, cette affaire a mis dans l'embarras le parti de la droite républicaine - un sondage montre que, pour 60% des Français, elle montre qu'elle court après le Front national -, obligeant M. Sarkozy à une nouvelle mise au point, mardi, lors de la réunion du groupe à l'Assemblée, puis du Bureau politique (BP).
 
"On ne peut pas, quand on est Républicain, laisser penser que la France est une race blanche. Ca a blessé des millions de Français, notamment d'Outre-mer. Le mot race ne s'emploie pas à la légère. A deux mois des régionales, on maintiendrait tête de listes des Républicains quelqu'un qui dit ça?", s'était inquiété M. Sarkozy devant les députés LR.
 
"Pour moi, ce n'est pas facile, parce que Nadine est une remarquable militante, mais là, ce n'est pas acceptable", avait-il ajouté.