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Dans le Magic Garden de… The Bridge

2 octobre 2015, 14:23

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Dans le Magic Garden de… The Bridge

Le village côtier de Tamarin a vibré durant le week-end écoulé au rythme de The Bridge Eco-Arts Festival. L’un des quatre sites à accueillir la manifestation, le centre sportif de Riverland, a vu la création d’un jardin de plus de 900 m2. Découverte.

 

«Une première dans l’océan Indien.» C’est en ces termes que JayeenJhuboo, directeurde The Bridge – Tamarin Eco-Arts Festival nous présentela manifestation d’envergure qui a faitvibrer depuis vendredi dernier le village côtierde l’Ouest sur les rythmes de plus de 50 groupes de musique. Produit par Trimetys, cet événement alliant écologie et arts est une invitation à la réflexion,au rêve, à la fête mais aussi et surtout à un vivre ensemble authentique.

 

Alors que les volontaires, l’«essence même du festival», comme le précise Jayeen Jhuboo, et les organisateurs mettaient la dernière main aux préparatifs, mercredi, à deux jours de l’ouverture, nous sommes allés à la découverte du «pays du Bridge», au centre sportif de Riverland. Trois zones y ont été établies en vue d’accueillir trois des scènes de spectacle du festival : «Kosmos», la scène principale, puis «Dream» et «Ozone». La vue des oeuvres d’art réalisées sous la direction de Françoise et Armand Gachet impose l’admiration, tel cet arbre composé de quelque 5 000 bouteilles en plastique comprimées. Le but de ces créations qui relèvent de l’«upcycling» (surcyclage) – pratique qui consiste à donner de la valeur ajoutée à des objets usagés sans passer par les étapes énergivores du recyclage –, nous explique Jayeen Jhuboo, rejoint l’objectif même du festival, soit l’«edutainment».

 

De fait, selon le directeur de The Bridge, plutôt que de faire la morale aux gens, la meilleure façon de les sensibiliser au respect de la nature est de leur montrer que l’écologie peut être «fun». D’où un programme riche de spectacles musicaux, d’un carnaval d’enfants de la région, de films et d’interactions ludiques avec 25 organisations non gouvernementales, entre autres.

 

DRAGON-FONTAINE

 

À l’extrémité de la zone «Kosmos», un grand dragon-fontaine en métal surcyclé montre la voie du Magic Garden. Celui-ci a été créé selon les principes de la permaculture sur plus de 900 m2 grâce à l’expertise de Zoë Rozar, co-responsable du département écologique de The Bridge. Consultante en développement de projets avec une spécialisation en éducation et en géomédecine, elle définit la permaculture comme une «approche organisationnelle inspirée par la nature, le bon sens et les pratiques ancestrales». C’est en juin, indique-t-elle, que les travaux ont débuté sur le terrain qui bénéficie de l’irrigation naturelle d’une source. La soixantaine de volontaires impliqués étaient en majeure partie des étudiants de l’Université des Mascareignes, de l’Université de Maurice (UoM) et du Charles Telfair Institute. Zoë Rozar les a encouragés, par un investissement physique souvent intensif, à optimiser leur potentiel. Par exemple, pour éviter l’intervention de machines sur le site et valoriser le travail humain, les cinq bassins du jardin et les petits canaux les reliant ont tous été creusés à la main.

 

Les espèces mises en terre, nombreuses et variées, sont «à 95 % comestibles», nous dit Zoë Rozar. L’on y trouve plusieurs fruitiers : jamalac, manguier, mandarinier, lucuma et jamblonnier, notamment. Dans les «îlots» entourés de pierres peintes, la technique du compagnonnage végétal a été appliquée. Ainsi, le maïs servira de support aux haricots tandis que ceux-ci apporteront à leurs tuteurs de l’azote en guise d’engrais. À leur base, paille de canne, tontes de gazon et herbe boileau – une plante aquatique présente en abondance dans la partie marécageuse du jardin – préservent fraîcheur et humidité. Quant au compostage, huit «banana circles» lui sont consacrés. Zoë Rozar est par ailleurs reconnaissante envers Alix Merven et Chloé Harel, du groupe Facebook des «Mums au jardin», pour leur contribution aux plantes du Magic Garden.

 

Après le festival qui s’est achevé dimanche, le Magic Garden deviendra «le premier jardin communautaire de l’Ouest», souligne Jayeen Jhuboo ; un lieu où des gens de différentes identités culturelles et classes sociales pourront venir cultiver la terre et en échange de leur travail, obtenir des légumes et fruits «fully organic». La volonté de The Bridge, compagnie à but non lucratif, étant que l’esprit du festival dépasse le cadre d’un  événement annuel pour apporter, à terme, un changement des mentalités au sein de la population.

 

Le festival s'est tenu sur quatre sites : le Riverland Sports Club,
la Place Cap Tamarin (Nature’s Market), la plage de Tamarin (La Plaz)
et le restaurant et night-club Big Willy’s (Elektrozone). 

 

EN IMAGES

 

Jayeen Jhuboo, directeur du festival,

aux côtés du dragon-fontaine.

 

Maïs et haricots, des plantes compagnes.

 

Des «patches» d’herbes hautes constituent des

abris pour grillons, sauterelles, papillons et crabes…

 

Une grenouille en pneus surcyclés veille

sur un jeune jamalac.

 

L’herbe boileau (Centella asiatica), une plante

médicinale, dans la partie marécageuse du jardin.

 

Les étudiants en «Sustainable Product Design» de

l’UoM, finalisant la serre en bouteilles de plastique, bambou et cordes.