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Au nº 19: le ministre Gayan explique sa rogne contre l’utilisation de méthadone

2 octobre 2015, 13:35

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Au nº 19: le ministre Gayan explique sa rogne contre l’utilisation de méthadone

Pourquoi a-t-il interdit l’utilisation de la méthadone dans le traitement de nouveaux patients toxicomanes ? La raison, le ministre de la Santé, Anil Gayan, l’a donnée lors d’un congrès du Muvman Liberater (ML) dans la circonscription no 19 (Stanley/Rose-Hill) jeudi 1er octobre. «Ma seule erreur a été d’oublier ceux qui prennent de la méthadone à Beau-Bassin. Cela, contrairement à Rajesh Bhagwan», a-t-il soutenu.

 

Le ministre de la Santé reproche au député mauve d’avoir sollicité 300 toxicomanes qui sont dépendants de la méthadone afin qu’ils votent pour lui. «Il a remporté les élections par 400 voix aux législatives. Samem kan monn vinn minis lasante monn met tou metadonn dehor», a confié Anil Gayan de vive voix.

 

Par ailleurs, dans une tribune publiée dans l’édition du Journal de l’île de La Réunion d’hier, le docteur David Mété, addictologue questionne la politique de santé du gouvernement mauricien concernant les usagers d’opiacés. Selon lui, si «le nouveau gouvernement a fait de la lutte contre la drogue, l’un de ses chevaux de bataille, malheureusement ce combat engagé est un combat contre les malades et au final, contre la population mauricienne».

 

La méthadone reconnue par l’OMS depuis 2005

 

Catégorique, le docteur David Mété condamne la décision du ministre de la Santé d’éradiquer la méthadone. «La diabolisation de ce traitement est pour le moins surprenante. Elle va à l’encontre de 50 années d’études et d’une expérience au niveau mondial qui ont permis d’accumuler un très haut niveau de preuve : il s’agit d’un traitement sûr et efficace. La méthadone est ainsi reconnue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) depuis 2005 comme un médicament essentiel à l’humanité», peut-on lire dans sa tribune.

 

«A côté de cette condamnation de la méthadone, le ministre de la Santé a remis en cause tout le travail des associations et des organisations non gouvernementales engagées depuis de nombreuses années aux côtés des patients avec des menaces d’audit malgré la qualité reconnue de leur action. Il remet en cause le programme d’échange de seringues dont on connaît pourtant l’efficacité remarquable sur la baisse de la transmission du HIV. S’agit-il de ce qui est souhaité par le ministre ?» questionne le médecin.

 

David Mété condamne également le programme de substitution à la méthadone d’Anil Gayan. «Le gouvernement envisage pour les nouveaux patients un programme qui consiste en 6 mois de Suboxone (association de buprénorphine et de naloxone) suivi de la mise en place d’implant longue durée par naltrexone ou de naltrexone par voie orale. Ce schéma très strict ne conviendra malheureusement qu’à un nombre limité de patients et aura pour effet de favoriser les pratiques illicites», confie l’addictologue.