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De Cuba, le pape François arrive aux Etats-Unis entouré d'espoirs et de soupçons

22 septembre 2015, 07:15

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De Cuba, le pape François arrive aux Etats-Unis entouré d'espoirs et de soupçons
C'est entouré d'espoirs d'une majorité d'Américains, mais aussi des réserves d'une minorité, que le pape François, venant de Cuba, atterrira mardi pour la première fois à Washington, accueilli par le couple Obama.
 
Le pape doit achever mardi matin sa visite de 72 heures dans l'île communiste, en plein rapprochement avec les Etats-Unis, grâce au rôle de facilitateur du Vatican et du pape argentin.
 
C'est à Santiago de Cuba, grand port de l'est de l'île, qui a vu naître la révolution cubaine non loin de la base américaine de Guantanamo, que le pape argentin prendra congé des autorités et du peuple cubain qui l'ont célébré pendant quatre jours.
 
Le pape doit célébrer la dernière messe de son voyage dans le sanctuaire de la Vierge de la charité "del Cobre", niché dans les collines verdoyantes près de la ville, et où la veille il avait adressé une prière pour l'avenir le peuple cubain.
 
A 78 ans, le pape argentin est apparu à Cuba éprouvé par la chaleur et un programme très chargé, jalonné de multiples contacts direct avec les foules.
 
Du sanctuaire, il doit rejoindre la deuxième ville du pays et rencontrer les familles cubaines dans la cathédrale avant de bénir la cité et de rejoindre l'aéroport Antonio Maceo. 
 
- Sympathie du président Obama -
 
Le pape doit atterrir à Washington à bord de l'avion d'Alitalia qui l'avait amené de Rome à Cuba, faute de liaisons aériennes directes entre Cuba et les Etats-Unis.
 
Il y sera accueilli sur la base aérienne d'Andrews par le président Barack Obama et son épouse Michelle, signe de l'importance de la visite du chef de l'Eglise catholique, et de la sympathie qu'éprouve le premier président noir de l'histoire pour ce "pape des pauvres". 
 
Les médias américains, fortement présents dans l'avion papal, ont accordé une grande importance à la couverture d'un voyage d'un pape plébiscité par quelque 66% des Américains. Mais son radicalisme social lui vaut aussi de très vives inimitiés chez les conservateurs et les milieux économiques libéraux, de Wall Street au Tea party et dans les rangs des républicains.
 
Le fait qu'il vienne de Cuba où il a évité de critiquer fortement le président Raul Castro ne fait qu'irriter un peu plus ceux qui jugent que ce pape est un marxiste déguisé ou un traître à la foi catholique, qui serait trop souple sur la doctrine.
 
Le premier pape latino de l'Histoire s'avance en terre inconnue, n'ayant jamais mis les pieds aux Etats-Unis.
 
- Sous haute sécurité -
  
Les thèmes que Jorge Bergoglio devrait évoquer aux Etats-Unis, notamment jeudi devant le Congrès, et vendredi à la tribune des Nations unies, sont hautement explosifs.
 
Parmi ces sujets, mentionnés dans ses écrits, figurent la protection et l'accueil des immigrés; la défense de l'environnement, avec un plaidoyer ferme pour une révolution énergétique radicale et la décroissance; la critique des dictatures de la technologie et de la finance; la dénonciation des responsabilités des vendeurs d'armes et des grandes puissances dans "la troisième guerre mondiale par morceaux" qu'il dénonce sans cesse.
 
Le pape jésuite, connu pour son habilité et sa détermination, a préparé soigneusement pendant l'été les discours qu'il prononcera à Washington et New York. Et, s'il n'est pas anti-américain selon la plupart des experts, il est critique d'un certain dévoiement de l'idéal américain de liberté par les ultralibéraux.
 
Sa visite aura lieu sous très haute sécurité, la police américaine voulant parer tout risque d'attentat contre un pape qui tient à se déplacer en voiture découverte pour être en contact avec les fidèles.
 
Plusieurs rencontres avec les défavorisés de la société américaine, immigrés, sans logis, détenus, sont également programmés. 
 
Il a aussi prévu de présider à New York une cérémonie interreligieuse sur le site du World Trade Center, contre le terrorisme et pour le respect entre religions. 
 
Une autre cérémonie à Philadelphie avec la communauté hispanique exaltera les valeurs fondatrices de l'Amérique comme la liberté religieuse.
 
A Philadelphie, il doit présider samedi et dimanche la fin d'une rencontre mondiale des familles catholiques, en présence d'un million et demi de personnes attendues. De nouveau sous très haute sécurité.