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Brian Glover: Il ne prend pas de gants

20 septembre 2015, 07:53

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Brian Glover: Il ne prend pas de gants
Pour le président de l’Equal Opportunities Commission, qui doit se prononcer notamment par rapport à une plainte pour discrimination sur la base de l’orientation sexuelle, la famille est sacrée et passe avant tout.
 
Alors, entre vous et M. Gayan, ça va comment ?
Je n’ai aucun contact avec lui. Il faut dire que nous avons tous les deux un boulot très exigeant. Alors qu’il fasse le sien et me laisse faire le mien.
 
Avez-vous été surpris de recevoir une plainte pour discrimination sur la base de l’orientation sexuelle ?
Pas du tout. Avec l’évolution sociétale, je m’attendais à ce qu’un jour, un couple d’hommes sollicite l’EOC parce qu’un bureau de l’état civil refuse d’enregistrer son union en mariage civil. Bien que le Code civil ne dise pas explicitement qu’un mariage est l’union entre un homme et une femme, une lecture d’ensemble du texte démontre clairement que la notion de sexes opposés est une nécessité que le législateur avait en tête. Le Code civil parle bien de «père» et «mère», d’époux et d’épouse. Le Code civil proscrit, par exemple, le mariage entre un oncle et une nièce ou entre un frère et une soeur. Si la notion de sexes opposés n’était pas de l’intention du législateur, le Code civil aurait aussi empêché le mariage entre un oncle et un neveu ou encore entre un frère et un frère.
 
Votre avis personnel sur la question ?
Je suis pour la liberté de l’individu et pour le respect universel du droit humain. Aucune loi n’empêche un couple du même sexe de jouir de la notion de vie commune. Mais une interprétation large du Code civil laisse entrevoir un obstacle au contrat de mariage. Est-ce que cela est une discrimination sur la base de l’orientation sexuelle ? La réponse de l’EOC viendra en temps et lieu.
 
Que faites-vous durant votre temps libre ?
Solanza, mon épouse, et Julia, ma fille, passent avant tout. Pour le temps qu’il me reste, je fais des mots croisés et je lis beaucoup. Le cerveau est un muscle qu’il faut toujours entraîner. Je prends aussi soin de mes nombreuses plantes. C’est tellement zen le contact avec la nature.
 
Et pendant vos week-ends?
Goûter au temps en famille. Une virée le dimanche à la découverte de nouveaux endroits. Dimanche dernier, par exemple, c’était Congomah et Les Mariannes. Et on y mange bien. Sans compter que la vue y est sublime.
 
Cuisinez-vous ?
Pas aussi bien que ma femme. Mais je me débrouille très bien. Sauf que ma femme me reproche toujours deux choses : j’y vais un peu fort sur les épices et je mets la cuisine sens dessus dessous. Mais ça, c’est mon côté artiste (Rires). Quand je peins des tableaux, c’est la même chose.
 
Gourmand ou gourmet ?
Les deux. Manger est un des grands plaisirs de la vie.
 
Un péché mignon ?
Un salmi de mouton. Mais c’est vraiment un péché car mon ami Prakash, qui est cardiologue, me l’a maintenant interdit. Cholestérol oblige. Mais ce que j’aime avec Prakash, c’est que même les pires nouvelles, il vous les annonce avec son humour habituel.
 
Pratiquez-vous du sport ?
Pas assez. De temps à autre, ma femme m’entraîne dans des marches interminables. Mais tant que cela me permet d’être en pleine osmose avec la nature, je ne m’en lasse pas trop.
 
Quels livres lisez-vous actuellement?
Je lis souvent plusieurs livres en même temps. C’est mon côté touche-à-tout et impatient. Mais je m’abreuve toujours d’oeuvres politiques, historiques et philosophiques. L’histoire des peuplements m’intéresse aussi beaucoup.
 
Écoutez-vous la radio ?
Très peu. Uniquement pendant mon trajet en voiture de Saint-Antoine à Port-Louis. Mais quand Nawaz Noorbux fait des interviews, j’aime suivre. Il est très percutant. Il en faut plus des comme lui.
 
Votre émission de télé préférée ?
Le Grand Journal, depuis que Maïtena Biraben a remplacé Antoine de Caunes. Sinon Sept à Huit et Spécial Investigation. Je suis aussi le journal télévisé de notre chaîne nationale. Mais parfois, cela me donne une indigestion.
 
Quelle musique écoutez-vous ?
Lorsque j’étais en étude à Londres, mes amis antillais m’ont transmis le virus du zouk. J’adorais les boîtes de nuit antillaises. Et à mon retour à Maurice, mon regretté ami, Sanjiv Goburdhun, m’a fait découvrir Khaled, Cheb Mami et Faudel. Sinon, lors de mes moments d’introspection, Brel me permet de réfléchir sur la nature humaine.
 
Votre idée du bonheur ?
Le sourire de Solanza et de Julia et le regard qu’elles posent sur moi. C’est comme une caresse, du sérum pour mon coeur. Mais il faut toujours travailler afin de rester digne de cet amour que les autres vous portent.