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Madagascar : Dix-huit morts dont un capitaine de la gendarmerie à Betroka

14 septembre 2015, 15:49

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Madagascar : Dix-huit morts dont un capitaine de la gendarmerie à Betroka
 
La compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale à Betroka se retrouve décapitée. Dans la matinée de dimanche, aux alentours de 11 heures, le capitaine Andriatiana Rafalihery est tombé sous les balles de dahalo  (voleurs de zébus) embusqués. Criblé de balles près de lui, un adjudant du 1er  Régiment des Forces Armées (RFI) à Ivato est sur son lit d’hôpital. Dix-sept autres morts sont également dénombrés. Quatorze dahalo ont été abattus et trois villageois ont péri sur le champ de bataille.
 
Une scène de guerre a provoqué un séisme à Mangaly-Ivahona hier, aux alentours de 9 heures,  lorsqu’ une centaine de bandits armés de fusils de chasse, se sont emparés d’un troupeau de bovidés dans cette localité située à 25 kilomètres du chef-lieu de district de Betroka.
 
Les assaillants seraient issus de la tribu Zafindravala, selon la gendarmerie. Ne se laissant pas faire, les Ante­vondro, cible de l’attaque, ont rameuté les membres du pacte villageois Zanak’i Mangoky pour livrer bataille.
 
Très vite alertées, les forces de l’ordre sont venues à la rescousse. Un hélicoptère a aussitôt lancé un raid aérien. Laminés à coups de grenades, les bandits de grand-chemin ont battu en retraite, renonçant ainsi à leur butin. Des corps ont été retrouvés le long de la chaîne de montagne de l’Andriry.
La guérilla avec les hommes du pacte d’auto-défense villageoise Zanak’i Mangoky a duré plus d’une heure.
 
Conflit tribal
 
« Alors qu’une accalmie planait sur la zone de combat après le passage de la libellule de fer, le capitaine Andriatiana Rafalihery et huit gendarmes de sa compagnie se sont rendus sur les lieux avec quarante-sept militaires de l’opération Fahalemana, pour faire un état des lieux», explique le lieutenant-colonel Théodule Ranaivoarison, commandant du groupement de la gendarmerie de la région Anosy.
 
«Après avoir passé au peigne fin les environs, ils ont pris le chemin du retour. Informé que des comparses des dahalo qui se sont repliés, étaient encore cachés dans les parages, le capitaine  Andriatiana Rafalihery, en tête du peloton, a commencé à déloger les bandits embusqués avec ses hommes lorsque les dahalo ont ouvert le feu», poursuit l’officier supérieur.
 
Les deux dahalo qui ont mortellement blessé le commandant de compagnie de Betroka, ont trouvé la mort dans une riposte farouche des gendarmes. Héliporté en un éclair à l’hôpital de Sakala­lina à Ihosy, le jeune officier a néanmoins succombé à ses blessures en cours d’évacuation.
 
«Le capitaine Andriatiana Rafalihery est l’un des meilleurs éléments du groupement d’Anosy. Il a fait ses preuves dans les opérations coup d’arrêt qui ont abouti à la reddition des dahalo qui régnaient en maître dans la région. Le dessous de cette dernière opération qui lui a coûté la vie, s’apparente plutôt à un conflit tribal. Bon an mal an, les attaques de dahalo se font rares dans les communes où ils ont déposé les armes», confie le colonel Théodule Ranaivo­arison.