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L'agresseur de l'ambassadeur des Etats-Unis à Séoul condamné à 12 ans de réclusion

11 septembre 2015, 07:05

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L'agresseur de l'ambassadeur des Etats-Unis à Séoul condamné à 12 ans de réclusion
Un militant nationaliste a été condamné vendredi à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir blessé à l'arme blanche l'ambassadeur des Etats-Unis à Séoul, une attaque qui avait valu à la victime 80 points de suture au visage.
 
Kim Ki-Jong, 56 ans, était poursuivi pour tentative de meurtre après l'agression commise en mars dernier contre Mark Lippert à Séoul lors d'un petit-déjeuner officiel.
 
Le parquet avait requis 15 ans de réclusion à son encontre.
 
Le tribunal a relevé que l'accusé n'avait montré "aucun signe de repentir" et avait "tenté de justifier son acte pendant toute la durée du procès".
 
Cette agression contre un émissaire du plus important allié de la Corée du Sud, tant au point de vue militaire que diplomatique, ainsi que les images dramatiques du visage ensanglanté de l'ambassadeur, avaient fortement choqué en Corée du Sud.
 
Si les débats politiques y sont souvent passionnés, la violence est rare. Un sentiment de honte est également apparu, l'opinion se demandant comment un homme connu pour des actes de violences à l'encontre de représentants étrangers avait pu commettre son attaque.
 
Kim Ki-Jong considéré en Corée du Sud comme un franc-tireur nationaliste avait été condamné en 2010 à deux ans de prison avec sursis pour avoir lancé une pierre contre l'ambassadeur du Japon à Séoul.
 
Il avait expliqué aux enquêteurs que l'ambassadeur était une cible "symbolique" et qu'il entendait protester contre les exercices militaires conjoints menés régulièrement par la Corée du Sud et les Etats-Unis.
 
Ces exercices conjoints de manquent jamais de raviver les tensions entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, qui les considèrent comme la répétition générale de l'invasion de son territoire. L'accusé a expliqué qu'ils étaient à l'origine du blocage du dialogue Nord/Sud.
 
Tout en reconnaissant l'attaque, il avait démenti avec constance avoir eu l'intention de tuer.
 
Kim a été relaxé de l'accusation de violation de la loi sur "la sécurité nationale" dont on l'avait accusé pour avoir fait l'éloge de la Corée du Nord.
 
Cette loi est entrée en vigueur en 1948 pour tenter de protéger la jeune Corée du Sud des tentatives d'infiltration venues du Nord communiste. Elle interdit toute promotion écrite ou orale de l'idéologie de Corée du Nord.
 
Le suspect s'est rendu en Corée du Nord à sept reprises et avait tenté d'ériger à Séoul un mémorial à la gloire de Kim Jong-Il après le décès du dirigeant nord-coréen en 2011.
 
La Corée du Nord a toujours démenti avoir joué le moindre rôle dans l'agression contre l'ambassadeur. Les accusations en ce sens font partie d'une campagne de diffamation "hargneuse", a dit Pyongyang, même si l'agence officielle KCNA a jugé que l'attaque représentait "une punition juste" pour le refus de Washington de mettre un terme aux exercices militaires conjoints.