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Dans le jardin du… Centre OpenAir

3 septembre 2015, 14:00

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Dans le jardin du… Centre OpenAir
Au centre géré par l’organisation non gouvernementale OpenMind, à Verdun, les principes de l’hortithérapie et de la permaculture se rejoignent pour aider les personnes souffrant de troubles psychologiques. Éclairage.
 
«Mettre du vert contre les idées noires», telle est la devise d’OpenAir, centre d’écothérapie créé par l’organisation non gouvernementale (ONG) OpenMind, à Verdun. Marylène François, directrice de l’ONG, nous explique en effet que le jardinage est partie prenante du programme thérapeutique personnalisé proposé par OpenMind aux enfants et adultes en situation de souffrance psychologique.
 
Le projet OpenAir se développe à partir de 2013 sur un terrain de 64 perches offert par ENL Foundation, rappelle la directrice. OpenMind est également soutenue dans sa démarche, au départ, par le Global Environment Facility (GEF) Small Grants Programme (SGP) de l’United Nations Development Programme (UNDP). Désormais, l’ONG bénéficie des fonds mais aussi de l’accompagnement de la MCB Forward Foundation et du Decentralised Cooperation Programme de l’Union européenne.
 
La philosophie appliquée dans la conception du jardin est celle de la permaculture, dont l’éthique se décline en trois éléments clés : prendre soin de la terre, prendre soin de l’humain et partager équitablement. Elle correspond donc parfaitement à l’objectif de l’hortithérapie qui est d’améliorer le bien-être des bénéficiaires par la pratique du jardinage, comme nous l’explique Mahesh Roshan, Ecotherapy Coordinator à OpenAir. Cette participation concrète qui consiste à planter, entretenir les cultures et récolter le fruit de ses efforts, apporte, outre une plus grande estime de soi, une «stimulation positive de l’esprit et du corps», poursuit-il. Laurent Baucheron, l’un des trois psychologues qui cheminent auprès des bénéficiaires d’OpenMind, abonde dans le même sens. Le fait d’être en contact direct avec la terre, de sentir le poids des outils pendant l’effort, affirmet-il, a des effets constructifs. Il insiste aussi sur la dynamique de groupe qui se met en place dans la prise en charge du jardin et qui est propice à la réintégration sociale, professionnelle et scolaire des bénéficiaires. 

Nourrir la terre 

En ligne avec l’éthique de la permaculture, c’est également la terre que l’on soigne à OpenAir, nous dit Marylène François; en l’occurrence, une terre appauvrie par des années de culture cannière. Afin de la nourrir et de reconstituer la microfaune nécessaire aux plantes, l’on y ajoute un mélange de compost, de fumier et de terreau dans des plates-bandes surélevées. L’on y voit, entre autres, de belles fraises protégées par un grillage, des choux-raves, du fenouil et différents types de haricots. OpenAir compte cinq composteurs de même qu’un «Banana circle», qui tient lieu de composteur naturel.
 
Par ailleurs, le jardin comporte cinq zones dont l’éloignement du bâtiment correspond à la fréquence de leur fréquentation. La plus proche est celle des plantes potagères en plates-bandes surélevées. Plus loin, une zone est réservée à la culture en pleine terre de «chouchoux», giraumons, calebasses… Dans cette partie du jardin, la méthode du paillage est appliquée au moyen de paille de canne offerte par Médine. Cette technique préserve l’humidité des sols et favorise l’action des vers de terre pour un substrat bien aéré. 
 
Autre particularité de la permaculture : la «food forest». Ainsi, le jardin d’OpenAir comprend environ 17 variétés de plantes fruitières dont l’arbre à pain, la grenadille, les agrumes et goyaviers. L’eau de pluie est en outre récupérée au niveau des descentes de gouttières et deux fosses ont été creusées dans ce même but.
 
Il est à noter que les pratiques agricoles, au jardin de Verdun, sont exclusivement écologiques. Le centre OpenAir travaille d’ailleurs en étroite collaboration avec la Fondation Ressources et Nature (Forena) en vue de l’éco-certification des légumes, fruits, herbes médicinales et aromatiques produits par les bénéficiaires.
 

Focus 

L’un des aspects fondamentaux de la permaculture est de travailler AVEC la nature pour en obtenir le plus de bienfaits. Le jardin d’OpenAir en propose plusieurs exemples : 
 
>Le bassin sert à attirer les grenouilles qui aident à lutter contre les insectes.
 
>La culture en plates-bandes surélevées offre aux végétaux – ici des fraisiers – un substrat enrichi et bien drainé, à l’abri des nuisibles.
 
> Les feuilles et tiges du Tithoniad’origine mexicaine, constituent un excellent engrais.
 
> Le motif dit en «trou de serrure» rend plus accessibles les plantes médicinales qui y sont cultivées.
 
> Le Kalanchoe pinnata («soudefaf»)en usage externe, est connu pour soulager les migraines.
 

> Le «Banana circle», idéal pour le compostage des déchets du jardin.