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BAI: «Si nous n’arrivons pas à gérer, l’Etat aura à payer», dit Lutchmeenaraidoo

3 septembre 2015, 22:59

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BAI: «Si nous n’arrivons pas à gérer, l’Etat aura à payer», dit Lutchmeenaraidoo

«Est-ce qu’on est sorti de la merde? Pas encore. Mais on est sorti de la grande merde. Oui!» C’est en ces termes que le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, est revenu sur le scandale BAI. Il était l’invité de La Sentinelle le jeudi 3 septembre. Selon le ministre, Maurice a évité le pire. Mais, dit-il, il faut s’assurer qu’il y ait «une bonne gestion des affaires. Sinon l’Etat aura à payer».

 

S’il indique que le gouvernement a pu éviter que la chute de la BAI ait de graves conséquences sur l’économie, il dit être conscient qu’il y a eu un prix à payer. Il y a d’abord eu l’octroi d’une ligne de crédit de Rs 3,5 milliards de la Banque de Maurice. Cela bien que le ministre des Finances ait lui-même assuré que les contribuables n’auraient pas à débourser un sou.

 

«Nous avons pris un risque gigantesque»

 

«On est sorti presque indemnes. On peut facilement être ‘wise after the event’. Personne n’avait de solution à ce problème. Nous avons pris un risque gigantesque», a-t-il affirmé. «Il est clair que la vente des assets ne va pas suffire. Mais il y a des assets cachés que l’on traque», a-t-il ajouté

 

Le ministre a, par ailleurs, fait une sortie contre ceux qui ont choisi de placer leur argent dans le groupe. Selon lui, les détenteurs de ces polices d’assurance auraient dû se méfier.

 

«Expliquez-nous pourquoi les contribuables ont eu à payer pour ceux qui ont choisi d’investir dans la BAI?» A cette question, le ministre des Finances a souligné que des décisions terribles ont dû être prises. «Nous avons en fait opté pour la paix sociale. La chute de ce groupe a fait perdre de l’argent à 240 000 personnes qui allaient se révolter. Je n’ai pas le moindre regret d’avoir fait ce que j’ai fait.»

 

«Apollo Bramwell sera un charitable trust»

 

Dans la foulée, Vishnu Lutchmeenaraidoo a été invité à parler du sort de l’hôpital Apollo Bramwell. Il a indiqué que les autorités sont en pourparlers avec Médine qui est elle-même en discussion avec l’université française Pierre et Marie-Curie pour une formation en médecine. L’hôpital sera donc appelé à être un centre hospitalier universitaire. «Apollo Bramwell sera un charitable trust. On n’a rien à gagner. Au niveau de l’emploi, ceux au sommet de la pyramide devront partir. Les décideurs eux-mêmes savent qu’ils n’ont plus leur place», a-t-il expliqué.

 

Auparavant, le ministre des Finances s’est longuement étendu sur la vision du gouvernement, véhiculé à travers l’Economic Mission Statement. Il a déclaré que le progrès de Maurice repose sur trois piliers clés: le port maritime, le développement du port-franc et l’ouverture vers l’Afrique.

 

«Ne venez pas me juger sur six mois»

 

Au sujet du traité fiscal avec l’Inde, le ministre a réaffirmé qu’il était temps que les opérateurs du secteur de l’offshore comprennent «que la fête ne peut plus continuer». Et d’ajouter : «On se trompe si on pense qu’on peut profiter des faiblesses du système d’un pays pour émerger. J’étais en Inde et au Parlement, ils ont parlé du ‘infamous Mauritius’. Cela m’a profondément blessé.»

 

Interrogé sur les prévisions d’une croissance de 5,7% en 2016, il a indiqué ne pas vouloir discuter des chiffres. «Ne venez pas me juger sur six mois. Je ne rentre pas dans le jeu du taux de croissance, parce que c’est un jeu de société. Il y assez de personnes dans ce pays qui croient dans ce que je dis.»