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Georges Lam, l’autodidacte des finances

1 septembre 2015, 15:22

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Georges Lam, l’autodidacte des finances

À 65 ans, il en a vécu des choses! Georges Lam, Mauricien né à Port-Louis, est un véritable autodidacte du monde de la finance. Ainsi, dès son plus jeune âge, il est bercé par les chiffres. Certes après sa scolarité à l’école primaire de Camp-Diable, région qui l’a vu grandir, puis au collège Presidency, à Rivière-des-Anguilles et au Curepipe College au secondaire, il travaille chez Kelawan, la boutique de ventes «Discount» de son père. Il a du reste encore en mémoire cette époque où les gens venaient de loin pour s’y approvisionner.

 

En 1972, Georges Lam quitte Maurice. «J’avais été accepté pour des études d’infirmier à Cardiff où je n’ai jamais mis les pieds. J’ai voulu faire un saut à Paris avant d’y aller et j’y suis encore», confie-t-il. Si c’est le hasard qui le pousse vers la Ville Lumière en France, il y restera par choix. C’est d’ailleurs dans la capitale française qu’il pose ses valises, soit à l’avenue de Versailles, à toucher de la Maison de la Radio (anciennement ORTF). Sur place, il s’inscrit aux cours de l’Alliance française et suit un stage pédagogique de quatre mois. Mais l’enseignement ne le tente guère. 

Il rencontre alors un ami, qui est désormais expert-comptable. C’est ce dernier qui l’aide à trouver son premier emploi dans un cabinet de brevets d’invention. Il occupe alors le poste d’aide comptable pendant six mois au sein de cette institution. «Je n’ai jamais étudié la comptabilité dans un cadre scolaire. J’ai appris sur le tas. Cela m’a pris six mois pour tout apprendre», confie-t-il.

 

Petit à petit, il évolue dans ce domaine, occupant le poste de chef comptable jusqu’en 1979. Par la suite, le Mauricien démissionne et intègre un cabinet d’expertise comptable car il veut savoir ce qu’il vaut«dans un autre environnement». Le voilà bien vite rassuré avec de nouvelles responsabilités. En effet, Georges Lam est également chef de mission avec une clientèle de dix sociétés. Dans sa tâche, il est secondé par deux comptables.

 

De spécialiste à généraliste

Après un an, il change d’horizon et se joint à un gros conglomérat japonais, spécialisé dans la fabrication de moteurs industriels – tracteurs, pelleteuses, motoculteurs –, d’ordinateurs, ainsi que dans la désalinisation des eaux entre autres. Le groupe a son siège à Osaka et possède 95 sites dans le monde. C’est ainsi que Georges Lam prend de l’emploi comme chef comptable au sein de cette compagnie en 1980. Il y est tour à tour Credit Manager, Cash Manager, Corporate Treasurer et enfin Finance Manager.

 

Professionnellement, Georges Lam poursuit son ascension. En 1997, il est contacté par une agence de chasseurs de têtes pour travailler au sein d’une entreprise nouvellement acquise par deux associés, soit un pharmacien et un diplômé de l’École de commerce de Nantes. Selon lui, c’était un beau «challenge» qui se présentait : «Qui ne tente rien, n’a rien. J’ai intégré cette entreprise qui commercialisait des lits médicalisés, des fauteuils roulants etc. Je répondais aux appels d’offres pour des instruments médicaux à usage unique comme des seringues etc.»

 

Occupant le fauteuil de Chief Executive Officer et de Chief Financial Officer, Georges Lam s’attelle rapidement à la tâche. Son premier objectif : trouver des concours financiers auprès des établissements bancaires. Deuxièmement, il lui faut trouver le financement pour le système informatique. Et troisièmement, il doit accompagner la société dans sa démarche de certification ISO 9000. Mission accomplie pour les trois étapes. Ses efforts portent leurs fruits. Georges Lam devient alors actionnaire et administrateur au sein de la société. Par la suite, celle-ci sera en cessation d’activités.

 

Détenant parallèlement un MBA de l’ESCP Europe/Paris, le Mauricien décide d’abandonner son métier, souhaitant «voir les choses autrement». En 2005 alors qu’il se perçoit davantage comme un généraliste qu’un spécialiste, il travaille désormais avec un groupe français spécialisé dans la santé et la beauté. Des dispositifs médicaux comme des cathéters, des sondes et autres accessoires pour les soins intensifs, l'anesthésie, la réanimation et la chirurgie vasculaire sont produits. Une gamme bio d'huiles essentielles et de liniment pour bébés est aussi au cœur de leurs activités. Cette nouvelle responsabilité lui permet d’intervenir dans tous les domaines, notamment la production, le commerce, les ressources humaines, la logistique, les finances entre autres. 

 

Drapeau mauricien dans le ciel d’Argenteuil

Sur le plan social, Georges Lam réside désormais au Val d’Oise, région de 1,2 million d’habitants. «Cette zone possède un tissu économique dense, riche et diversifié avec des entreprises telles que Peugeot, Huawei, Air France Industries, Fujitsu-Siemens etc. Parallèlement, le Val d’Oise a également des agriculteurs, des céréaliers ainsi que des maraichers. C’est le seul département de l’Ile de France qui possède un casino et une station thermale situés à Enghien-les-Bains», indique-t-il.

 

Un autre de ses lieux de prédilection est Argenteuil. Un lieu riche en édifices culturels surprenants, dont le fameux pont peint par Claude Monet en 1874, la basilique Saint-Denis entre autres. C’est dans cette région que Georges Lam se lie d’amitié avec le couple Brossolette, gérants du restaurant Le Moulin d’Orgemont. Le restaurant est en fait le point de rencontre du Lions Club dont Georges Lam est membre depuis une quinzaine d’années. «Les Brossolette m’ont proposé cette année de faire flotter le drapeau mauricien sur le restaurant à côté du drapeau français et du drapeau européen», explique-t-il. Un moment riche en émotions – il a même essuyé quelques larmes.

 

Au sein du Lions Club, il soutient les nécessiteux à travers une diversité d’actions –proposer des chiens pour les personnes malvoyantes, des fauteuils roulants, des lits médicalisés, des ordinateurs braille, des vacances pour des enfants défavorisés, des activités culturelles entre autres. Notre interlocuteur est aussi membre de l’Association Bénévole Père Laval France (ABPLF), présidé par le Père Guy Rose, qui est aussi l’aumônier national des Mauriciens en France. Cette association assure également le pèlerinage du Père Laval à Pinterville, sous la responsabilité de la paroisse de Louviers en Normandie. Chaque année, plus de 3 000 pèlerins de France, de Belgique, du Royaume Uni et autres régions participent à l’événement, affirme notre interlocuteur.

 

Parallèlement, Georges Lam a développé d’autres centres d’intérêts tels que l’écriture et le coaching. Il se dit écrivain public, intervenant auprès des particuliers le coaching ainsi que dans la rédaction de lettres, dans des démarches administratives, des déclarations fiscales. À ce jour, le Mauricien nourrit encore des projets professionnels. «J’aimerais bien être coach en bien-être. J’ai une préférence notamment pour la naturopathie. Mais je suis encore en activité. Et il m’a été confié que je ne devrais pas songer à prendre ma retraite car on a encore besoin de moi! » confie-t-il. Et comme il aime son travail, il affirme que cela ne le dérange pas de jouer les prolongations. Quand on est porté par ses passions, on ne s’arrête pas en si bon chemin.