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La vallée de Ferney (2)

30 août 2015, 14:01

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La vallée de Ferney (2)

Dans notre deuxième et dernier volet sur La Vallée de Ferney, nous vous convions à une immersion dans la réserve de 200 hectares qui abrite, dans le sud-est de l’île, quelques-unes des essences les plus rares au monde.

 

Pour comprendre l’importance de La Vallée de Ferney, nous dit Ravi Gunsee, Conservation Officer, un retour dans le passé s’impose. En 2004, une part conséquente de cet espace de 200 hectares, devenu réserve naturelle, est menacée par le projet de construction de l’autoroute du Sud-Est qui devait relier Plaine Magnien à Bel-Air. Des études sont alors menées pour déterminer quelles espèces d’arbres contient la vallée et pourraient en justifier la protection. Trois essences d’une grande rareté sont répertoriées : le bois clou (Eugenia bojeri) ainsi que les Pandanus iceryi et macrostigma.

 

Dès lors, la zone est sauvée d’un désastre écologique et prise en charge par La Vallée de Ferney Conservation Trust, un partenariat entre le groupe CIEL et le gouvernement. Ce partenariat publicprivé bénéficie du soutien de la Mauritian Wildlife Foundation et d’importants travaux de réhabilitation de la flore et de la faune originelles de l’île sont entrepris sous leurs auspices. Ils se poursuivent à ce jour.

 

ESPÈCES EXOTIQUES ÉLIMINÉES

 

Après un trajet d’une quinzaine de minutes en car à partir du centre d’accueil, nous commençons la visite guidée de la réserve en compagnie de Ravi Gunsee. Sur notre parcours, nous rencontrerons diverses espèces endémiques et indigènes qui constituent les vestiges de la forêt primaire de Maurice et dont certains sujets auraient plusieurs centaines d’années. Parmi ces essences : le bois de natte à grandes feuilles (Labourdonnaisia glauca) et le bois de natte à petites feuilles (Labourdonnaisia revoluta),tous deux endémiques de Maurice.

 

Dans la zone de conservation, Ravi Gunsee nous explique que les espèces exotiques, principalement le troène (‘privet’), le goyavier de Chine et le ravenala, sont graduellement éliminées et de jeunes pieds endémiques et indigènes réintroduits à la place pour reconstituer la forêt telle qu’elle était il y a environ 400 ans, avant l’arrivée des Hollandais. Nous avons d’ailleurs la chance de voir non loin du sentier de très vieux spécimens de bois d’ébène noir (Diospyros tesselaria), une essence exploitée par ces premiers colons.

 

L’attrait de La Vallée de Ferney réside aussi dans ses cours d’eau que l’on traverse au moyen de ponts de bois. Au contact de l’eau, d’immenses rochers se sont recouverts de mousse et de fougères. Ravi Gunsee attire notre attention sur un bois clou, en précisant que la réserve ne compte «que quatre représentants de cette espèce en danger critique d’extinction». Le bois de canne (Warneckea trinervis), «autrefois utilisé pour faire des cannes de marche», longe également le parcours.

 

De nombreux arbres, tel le takamaka (Calophyllum eputamen), portent encore la marque rouge qui les condamnait à l’abattage, dans le cadre du projet d’autoroute. D’autres présentent des particularités surprenantes, à l’instar du colophane bâtard (Protium obtusifolium) : sa résine, à l’odeur de térébenthine, repousse les termites, nous informe le Conservation Officer. Enfin, en revenant vers l’entrée de la réserve, Ravi Gunsee nous montre le Pandanus Iceryi. «On en a trouvé deux dans la vallée», souligne-t-il.

 

Près du restaurant Le Ferney Lodge, un couple de crécerelles de Maurice, espèce protégée, est nourri à midi tous les jours, au bonheur des visiteurs. Si nous avons manqué ce rendez-vous, par contre, Pépita, la femelle, est venue se percher sur le grand arbre, à côté de la pépinière, un gecko dans le bec, histoire de nous souhaiter la bienvenue…

 

 

La pépinière

 

Les plantules prélevées dans la vallée sont prises en charge par Baby et Devi (photo), à la pépinière qui setrouve à l’entrée de la réserve. Elles sont plantées dans des sachets, dans un mélange de terre et de compost puis classées par espèces. Elles seront ensuite réintroduites dans la vallée. En achetant l’une de ces plantes, le visiteur contribue au projet de conservation du site.

 

Adoptez un arbre !

De jeunes ébéniers.

Le public est invité à être partie prenante de la protection de la biodiversité à La Vallée de Ferney. Il est ainsi possible d’adopter un arbre en contribuant Rs 100 par an durant dix ans ou de faire un don à partir de Rs 50.

 

EN IMAGES

Le bois clou.
 
 
 
Le Pandanus iceryi.
 
 
 
Le bois de canne.
 
 
 
Le bois de natte à petites feuilles.