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Bambous: survivre après l’incendie

28 août 2015, 09:42

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Bambous: survivre après l’incendie

C’est une scène de désolation qu’a laissée le feu: des feuilles de tôle calcinées, du charbon et des restes de leurs possessions. C’est le drame de six familles dont les maisons ont été la proie des flammes, mardi. Après le choc, il est désormais question de la survie de ces personnes. Trouver un logement reste la priorité.

 

Quelques heures suivant l’incendie, une chaîne de solidarité spontanée s’est mise en place. Voisins et travailleurs sociaux ont été les premiers à venir soutenir les familles. Nandeeny Rabaud, une travailleuse sociale, était avec elles tout au long de cette journée et d’ailleurs, depuis bien avant le sinistre. En effet, elle aidait ces familles qui vivaient dans des conditions insalubres et la promiscuité, dans leur quête d’un logement social.

 

 

«J’avais déjà senti qu’une telle chose pouvait arriver, à vivre ainsi l’un sur l’autre. C’est pour cela que j’avais envoyé des lettres à différents ministères pour qu’ils les aident à améliorer leur situation. Seul le Prime Minister’s Office m’a répondu. Le reste a été en vain et voilà le résultat aujourd’hui », déplore-t-elle.

 

Les maisons collées l’une contre l’autre

 

Environ dix-huit personnes, toutes parentées, vivaient dans les sept cases en tôle qui ont pris feu, collées l’une contre l’autre. «Monnperdi tou. Mo ti met trwa lakordlinz sek avan mo al travay,sa osi inn ale», se lamente une mère dont le dernier fils est encore dans ses bras. Heureusement, concernant des vêtements pour les enfants, le SOS Village de Bambous est intervenu pour leur en fournir.

 

C’est surtout le logement qui leur fait défaut. Mardi, le responsable du centre communautaire voulait les expulser. Parmi eux, deux jeunes femmes enceintes. Finalement, le conseil de village de Bambous a pris les choses en main. Même si c’était une décision difficile à prendre, les conseillers sont convaincus, disent-ils, d’avoir fait ce qu’il fallait. «Ils n’avaient nulle part où dormir et se retrouvaient dans la cour du poste de police. Sur une base humanitaire nous avons décidé de leur ouvrir les portes du village hall», explique Josian Mélisse, vice-président du conseil de district de Rivière-Noire et membre du conseil de village de Bambous.

 

 

Néanmoins des conseillers s’inquiètent des conditions de vie dans la salle commune, qui n’est pas très grande. «Ce sont dix-neuf personnes, cinq familles avec des enfants qui partagent cette salle et il n’y a que deux toilettes à leur disposition», souligne notre interlocuteur.

 

Actuellement, une équipe d’employés du conseil de district de Rivière-Noire est à pied d’oeuvre pour déblayer et nettoyer le site du sinistre. «La National Empowerment Foundation (NEF) envisage le début des constructions sous peu et souhaite terminer les travaux dans une quinzaine de jours. Car le relogement de ces familles mérite d’être traité en urgence», confie-t-on à cet organisme.

 

Une équipe polyvalente (Multipurpose Unit) de la NEF aura pour tâche de construire des maisons en bois et  tôle pour les familles. De plus, ajoute-t-on, «il faut aussi faciliter la scolarisation des enfants».