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Elsa Olivier, une mendiante qui n’a pas froid aux yeux

22 août 2015, 00:42

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Elsa Olivier, une mendiante qui n’a pas froid aux yeux

Béquille entre les bras à cause d’un pied bandé, la tête penchée en avant et un «ti lamok» bien serré entre les doigts, une jeune femme se dirige vers des automobilistes. Cette scène se déroule presque tous les jours sur l’autoroute en face du Caudan Waterfront.

 

Elsa Olivier, 27 ans, une habitante de St Pierre, est mendiante depuis environ huit mois. Séparée de son mari et ayant quatre enfants à charge, elle confie rester plusieurs heures, en plein soleil, sans manger ni boire et à attendre que des automobilistes lui donnent volontairement des sous.

 

Mais le plus dur à faire face, ce sont les humiliations. «De fwa gagn maltrete. Dimounn pa kone ki monn traverse. Me bizin aksepte. Pa gagn drwa dir zot nanyen», avoue-t-elle. Elle ne dit rien non plus aux automobilistes grossiers qui n’hésitent pas à lui lancer des pièces au visage.

 

Consciente que son pied gauche bandé est souvent l’objet de discussion, la jeune femme ne veut qu’une chose, que son pied guérisse rapidement: «Se pa enn plat.» Elle se rend aussi compte du danger auquel elle s’expose. «Mo kone si enn loto tap ar mwa mo an tor.» Mais il faut bien faire bouillir la marmite familiale.

 

Abandonnée par son mari

 

Elsa Olivier n’a pas eu une enfance heureuse. À l’âge de 12 ans, alors que les filles de son âge jouent à la marelle ou à colin maillard, elle épouse celui qui deviendra le père de ses quatre enfants. Une année plus tard, elle devient mère.

 

Abandonnée par son mari, Elsa Olivier, l’aînée d’une fratrie de huit enfants, trouve refuge chez sa mère et prend de l’emploi dans une usine. Elle tombe toutefois malade: elle découvre qu’elle a un abcès au pied. Plus de boulot à l’usine, elle est contrainte de se tourner vers la mendicité.