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Projet hôtelier à La Cambuse: début des confrontations

11 août 2015, 10:01

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Projet hôtelier à La Cambuse: début des confrontations

Les promoteurs de l’hôtel Le Chaland, à La Cambuse, devront faire face de manière officielle aux contestataires du projet, le vendredi 14 août. Ils sont appelés à s’expliquer devant le conseil de district de Grand-Port suivant 1 350 plaintes enregistrées contre le projet. Les écologistes se sont, eux, préparés à sortir une série de raisons qui justifient leur désapprobation concernant l’éventuelle construction du cinq-étoiles. En toile de fond: la préservation du parc marin de Blue-Bay qui se trouve à côté du site identifié par les Currimjee pour ce développement.

 

Le premier argument des écologistes est que le parc marin est déjà affecté par les activités nautiques et les développements qui ont lieu dans l’entourage de celui-ci. «L’ONG Ecosud affirme que 42 % des coraux sont déjà morts à cause de l’activité humaine dans cette région. Un rapport du ministère de la Pêche, datant de 2012, stipule clairement qu’un autre développement dans cette région viendrait causer énormément de tort au parc marin», explique Yan Hookoomsing, porte-parole de la Platform Sov Nou Laplaz.

 

Jusqu’ici les promoteurs ont réfuté cet argument en affirmant qu’ils viendront de l’avant avec la création d’une station de traitement des eaux usées alors qu'actuellement celles-ci sont déversées dans la mer sans aucun contrôle. Sans compter qu'ils s’engagent à ne pas avoir recours à des activités impliquant des bateaux à moteur à proximité du parc marin.

 

L’autre motif des contestations des militants écologistes concerne l’accès à la plage publique. Pour eux, les promoteurs ne peuvent pas venir dire qu’ils n’empiètent pas sur la plage publique puisqu’ils «se sont accaparés de 31 arpents de defence land appartenant à la National Coast Guard (NCG)».

 

10% des plages aux Mauriciens

 

«Ils annoncent la création de nouveaux locaux pour la NCG mais ce bâtiment sera bel et bien sur la plage publique et 1, 6 arpent sera pris. Et puis, on ne comprend pas comment des promoteurs ont pu avoir accès à une defence land qui est par définition une zone qui ne devrait pas être accessible à tous», poursuit Yan Hookoomsing.

 

Il fait un parallèle avec la situation à Trou-aux-Biches, où Jayraj Woochit a été chassé du terrain de la NCG sur lequel il avait construit un boathouse.

 

Mais pour les Currimjee, la position adoptée initialement n’a pas changé. «Même si le site du Chaland Resort n’empiète pas sur la plage publique de La Cambuse, nous financerons l’amélioration des infrastructures de cette dernière dans le but de développer un projet hôtelier intégré à son environnement social», ont-ils indiqué dans leur seul communiqué de presse datant de juillet de cette année.

 

L’autre raison avancée par la plateforme écologique porte davantage sur le volet touristique et économique. Elle avance que les plages de Maurice sont envahies par du béton. Et que 20 % des plages dites publiques sont réservées aux hôtels alors que les Mauriciens n’ont accès qu’à 10% des plages.

 

«Les chiffres officiels démontrent que le taux d’occupation dans les hôtels est de 58 %. Il faudrait une touche plus locale à nos hôtels, plus authentique. Là ce n’est pas du tout ce que nous constatons»,conclut Yan Hookoomsing.