Publicité

Taux élevé d’hormone mûrissante dans des ananas: Maurice épinglée par l’UE

31 juillet 2015, 18:14

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Taux élevé d’hormone mûrissante dans des ananas: Maurice épinglée par l’UE

Entre le 12 mars de l’année dernière et le 4 juin 2015, les cas de six produits en provenance de Maurice ont fait l’objet d’une enquête de la part du RASFF, le système européen d’alerte rapide concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Et les deux derniers cas concernent une cargaison d’ananas.

 

Dans les deux cas, le reproche fait aux exportateurs mauriciens concerne un excès d’éthéphon, une hormone mûrissante. Le taux fixé par les autorités européennes est de 0,2 milligrammes par kilogramme- partie par million. Dans le premier cas, le taux d’éthéphon décelé était de 3,0 mg/kg-ppm. Dans le second cas, il était de 2,9 mg/kg-ppm.

 

Dans le premier cas, seule une notification d’information a été émise. Selon les règlements du RASFF, les autres membres de l’Union européenne ne sont pas tenus d’entreprendre rapidement des mesures correctives dans la mesure où le produit n’a pas encore été introduit sur le marché.

 

Empressement à doper la croissance de l’ananas

 

Dans l’autre cas, une notification de type «alerte» a été émise. Cette mesure est prise lorsqu’une action immédiate est nécessaire étant donné que le produit alimentaire ou l’aliment pour animaux en question – qui constitue un risque potentiel – est déjà disponible sur le marché.

 

Dans les milieux de la production et de l’exportation d’ananas, plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette tendance à ignorer les règles imposées par l’Union européenne. Il s’agit entre autres :

◗ de l’empressement de certains à doper volontairement la croissance de l’ananas de peur de perdre une commande ;

 

◗ de l’absence d’un régulateur capable de contrôler toute la chaîne de production de l’ananas ;

 

◗ de l’absence d’un laboratoire d’analyse auquel les exportateurs pourraient avoir recours au lieu de compter sur le soutien de leurs partenaires européens pour réaliser des tests.

 

Les conséquences de cette situation sont nombreuses. Si la cargaison n’est pas retournée à l’expéditeur à ses frais, elle est détruite à ses frais dans le pays où elle a été mise en cause. Qui plus est, même si le «délit» a été commis par une seule entité, c’est la réputation de Maurice en tant que pays exportateur d’ananas qui prend un coup. Et ce, sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne.

 

Les trois plus gros exportateurs d’ananas, à savoir Sanjay Bhunjun, Sudesh Proag, et Vikram Hurdoyal, respectivement directeurs d’Evergreen, d’Ananas Victoria Ltd et d’Océan Tropical, affirment tous détenir le GlobalGap, un label certifiant qu’en tant que producteurs, ils opèrent dans le cadre de «Bonnes pratiques agricoles».

 

Ils avancent qu’ils ne peuvent contrôler les pratiques de ceux qui n’adhèrent pas aux normes établies par le GlobalGap. C’est d’ailleurs l’explication fournie par Vikram Hurdoyal pour expliquer l’interception d’une petite cargaison de 450 kg d’ananas par le service européen d’alerte rapide.