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Comment un test ADN a relancé l’enquête sur la mort d’Eleana

11 juillet 2015, 10:20

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Comment un test ADN a relancé l’enquête sur la mort d’Eleana

Justice pourrait enfin être rendue à la petite Eleana Gentil. Alors que la police criminelle a inculpé l’ancien professeur de danse Arnaud Boodram pour ce crime crapuleux, perpétré en avril, à cause de ses antécédents de délinquant sexuel, la police scientifique elle, a réussi une percée dans l’enquête le week-end dernier. Les experts du Forensic Science Laboratory (FSL) ont pu, grâce au miniSTR – le dernier-né des tests ADN – arrêté le cousin de la fille de 11 ans, James Ramasawmy, mardi.

 

Ce qui a permis de confondre cet homme de 25 ans, qui habite aussi la cité Anoska, à 16e Mile, c’est son empreinte génétique – c’est-à-dire son sperme – retrouvée sur un sous-vêtement de la victime. Le FSL a eu la présence d’esprit de se renseigner, auprès de laboratoires étrangers, sur les nouvelles techniques développées pour comparer un échantillon retrouvé en petite quantité et dégradé par le temps.

 

Pour bien comprendre le mystère des experts, il faut revenir en arrière. Eleana Gentil est portée manquante le dimanche 5 avril, soit durant la nuit de Pâques, alors qu’elle assistait à une fête chez une tante.

 

Le cadavre découvert à deux kilomètres de cité Anoska

 

La police pense d’abord à une fugue, sa cousine ayant fait de même quelques jours plus tôt. Une patrouille, incommodée par une odeur de putréfaction, finira par découvrir le cadavre d’Eleana dix jours plus tard, à Lapeyre, Nouvelle-France, à proximité d’une chasse située à deux kilomètres de cité Anoska.

 

Les experts, qui passent la scène du crime au peigne fin, sont quasi unanimes : Eleana a été victime de violences sexuelles avant d’être tuée. Son boxer ainsi que son short  étaient éparpillés, loin de son corps. Celui-ci est d’ailleurs dans un état de décomposition avancée. Aucun échantillon viable ne peut en être prélevé. Mais les vêtements d’Eleana  seront, eux,  une batterie de tests, dans l’espoir que l’assassin y ait aura laissé son empreinte génétique.

 

Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médico-légal de la police, indique que l’écolière a été violemment frappée à la tempe droite, vraisemblablement avec une pierre, ce qui explique la fracture du crâne. Les experts, eux, parviennent à isoler du sperme sur le boxer de la fillette. Le liquide séminal est malheureusement en trop petite quantité et trop détérioré pour qu’il puisse être comparé – à travers des techniques standard de séquençage – avec les échantillons d’ADN récoltés sur la quarantaine d’hommes présents à la fête du 5 avril.

 

Achat d'un kit pour des tests d'ADN difficiles

 

Il y a trois semaines, le bureau du Premier ministre autorise l’achat d’un kit pour un test dit mini-short tandem repeat (STR) – développé l’an dernier aux États-Unis. Au coût de Rs 250 000, ce kit permet d’exploiter toute preuve ADN, limitée en quantité ou en qualité, ou qui a été fortement dégradée après avoir été exposée en plein air, grâce à une technique semblable à un amplificateur. Ce qui permet aux experts d’accéder aux seize caractéristiques de l’ADN d’un suspect. Dans les milieux du ministère de l’Intérieur, on confie que le recours à cette technique n'est possible que dans les cas difficiles à élucider.

 

À hier, aucun rapport détaillé sur ce test n’avait encore été transmis aux Casernes centrales. Arrêté mardi, puis inculpé, James Ramasawmy ne s’est toujours pas exprimé sur la mort de sa cousine. Il a été examiné par le Dr Gungadin et devra de nouveau être interrogé sur son emploi du temps le soir de Pâques. En attendant, Arnaud Boodram reste en détention.