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Madagascar : le directeur de Cabinet de la présidence sacrifié

9 juillet 2015, 13:53

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Madagascar : le directeur de Cabinet de la présidence sacrifié

 

Surprise ! Une information qui a fait l’effet d’un mini-séisme dans le microcosme politique, s’est glissée dans le communiqué relatant les décisions du conseil des ministres d’hier. La réunion hebdomadaire de l’Exécutif, au palais d’État d’Iavoloha, a décidé l’adoption d’un décret évinçant maître Henry Rabary-Njaka, du poste de directeur de cabinet de la présidence de la République.


« Tous les ministres ont été surpris à l’énoncé du décret », déclare une source gouvernementale. Elle affirme que l’équipe de l’Exécutif n’a été au fait du sujet que lors du conseil des ministres. Selon ses dires, Me Rabary-Njaka « a présenté sa démission au président de la République, qui l’a acceptée », ajoute-t-elle. Le désormais ex-directeur de cabinet de la présidence de la Répu­blique se serait déjà envolé pour Paris.


Près d’une semaine après avoir démissionné de son poste de président du conseil d’administration (PCA), d’Air Madagascar, voilà donc, que celui qui est réputé être le bras droit de Hery Rajaonari­mampianina, quitte la cour de la présidence de la République. Deux postes clés, cependant, étant donné l’enjeu du redressement de la compagnie aérienne, qui laisse entrevoir l’importance de l’avocat durant ces dix-sept mois du mandat du chef de l’État.

Début ?
Officiant au barreau de Paris, avant d’apparaître dans l’arène politique malga­che, avec la candidature à la présidentielle de Hery Rajaonarimampianina, maître Rabary-Njaka pourrait avoir décidé de retrouver ses premières amours et réendosser sa toge d’avocat. Ce retour en terre française pourrait, toutefois, également indiquer une volonté de s’éloigner des affres de la politique à Madagascar. Ce qui amène à s’interroger sur son avenir au sein du parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM).


À moins de trois semaines des élections communales, le secrétaire national des Bleus aurait-il alors quitté le navire ? Depuis le début de la quatrième République, l’ex-directeur de cabinet de la présidence de la République fait partie des personnalités les plus critiquées du pouvoir. Des déclarations considérées par certains, de déplacées, en plein bras de fer entre les journalistes et des ministres, l’ont inscrit dans la liste noire de certains organes de presse privés.


Parmi les architectes de la Plateforme pour la majorité présidentielle (PMP), l’avocat est peu apprécié dans le milieu. L’ancien directeur de cabinet tenait un rôle plus politique qu’administratif. Il est, de ce fait, considéré par une partie des acteurs de la place comme à l’origine de la mise à l’écart de certains des soutiens et «familles» politiques du chef de l’État, bien que les exigences de ces derniers aient pu être un paramètre qui a précipité la rupture.


Si maître Henry Rabary-Njaka a semblé inamovible, il y a encore quelques deux ou trois mois, les événements politiques et sociaux qui ont asphyxié la nation ces derniers temps ont vraisemblablement, eu raison de lui. À commencer par la mise en accusation pour déchéance du président de la Répu­blique. «Un événement qui a amené le chef de l’État à songer sérieusement à opérer quelques changements dans son entourage», indiquent quelques indiscrétions. Ensuite, la grève du personnel d’Air Madagascar, où l’éviction de l’avocat était l’une des principales revendications.


Pour l’heure, l’identité du nouveau numéro 2 d’Iavo­loha n’a pas été communiquée. Bien que, quelques indiscrétions parlent d’un ancien proche collaborateur du chef de l’État qui pourrait faire un retour en force. Lors de sa visite à Sainte-Marie, samedi, Hery Rajaona­rimampianina a indiqué qu’il allait prendre de grandes décisions pour mettre de l’ordre dans la pétaudière actuelle et apaiser la tension sociale et politique.


Il n’a pas écarté l’idée de faire un peu de balayage devant sa porte et même au-delà. L’avocat serait-il le premier sacrifié ?  Les indis­crétions soutiennent que d’au­tres départs seraient à prévoir. Reste à savoir si la démission d’Henry Rabary-Njaka est volontaire ou forcée ?