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Sharvan Boyjoonauth: le prix de la persévérance

7 juillet 2015, 13:12

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Sharvan Boyjoonauth: le prix de la persévérance
Fraîchement diplômé en musique carnatique (vocale et violon) du Tamil Nadu Adyar Music College & Fine Arts University, Sharvan Boyjoonauth est revenu au pays le 18 juin dernier. Ce jeune homme âgé de 29 ans est un amoureux de la musique depuis son plus jeune âge. «Je suis né dans une famille de musiciens. Mon père a été mon premier guru. Il joue de l’harmonium et du sitar, et ma mère chante. Mon frère et ma soeur font aussi de la musique», explique-t-il.
 
 
C’est à l’âge de 13 ans qu’il se met au tabla, mais ce n’est qu’un an plus tard alors qu’il assiste à une émission diffusée sur la chaîne Podhigai qu’il s’éprend vraiment de la musique. « J’ai vu une chanteuse de musique carnatique», raconte-t-il. Dès lors il n’aura qu’un rêve en tête : vivre pour sa musique.
 
 
Tout en suivant sa scolarité au Sir Abdool Raman Osman State College à Phoenix, cet habitant de Belle-Rose continue à se perfectionner en musique. Après ses études, il prend de l’emploi comme assistant arpenteur. « Je devais travailler et économiser pour pouvoir aller étudier en Inde, au coeur même de la musique carnatique, comme je le souhaitais», explique-t-il.
 

Parcours du combattant

 

A 22 ans, il apprend les bases de la musique carnatique auprès du Vidwan Deven Ayacouty et s’adonne au chant. C’est là qu’il fait connaissance avec la magie de cette musique millénaire qui trouve ses racines dans le sud de l’Inde.
 
 
Après 5 ans d’économie, Sharvan Boyjoonauth quitte enfin Maurice le 8 août 2011 pour Chennai. Mais sa vie dans la Grande Péninsule n’est pas toute rose. «Pendant un an j’ai vécu dans un studio qui ne faisait que quelques mètres carrés. Je n’avais pas de salle de bains. J’achetais à manger dans la rue et je suis tombé plusieurs fois malade. L’hygiène laissait à désirer, parfois il faisait terriblement chaud et la nourriture était très épicée», raconte-t-il. Et au niveau des études, il fallait vraiment se donner à fond. «Pour être un musicien, il fallait se consacrer complètement à la musique. Je pratiquais pendant un minimum de huit heures par jour», raconte-t-il.
 
Malgré toutes ces difficultés, Sharvan Boyjoonauth n’a pas baissé les bras. « Aujourd’hui, je suis fier de mon parcours. Mais pour faire de la musique, il faut rester humble, sincère et simple», explique-t-il.
 
 
Pour le jeune homme, la musique est divine. «La musique a le pouvoir de guérison et elle transcende les barrières», soutient-il. Selon l'artiste, la musique carnatique peut parfaitement se marier à d’autres sonorités. «En Inde, il m’est arrivé d’accompagner un soprano», avance-t-il.
 
 
Dans le futur, le jeune homme souhaiterait être chargé de cours et partager ses connaissances en musique. «Il serait bon que la musique soit enseignée dans toutes les écoles, au même titre que les autres matières, et que le gouvernement reconnaisse et respecte les artistes qualifiés», souligne-t-il. En attendant que ses rêves ne deviennent réalité, Sharvan Boyjoonauth continue son petit bonhomme de chemin sur les notes de la musique carnatique.
 
 

 
UN CONCERT, DES ARTISTES D’EXCEPTION
 
Si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir la musique carnatique, Sharvan Boyjoonauth vous invite le dimanche 12 juillet à son premier concert. L’événement, gratuit et ouvert à tous, se tiendra à partir de 14 h 30 au Sri Satya Sai Baba Centre à Wooton, Curepipe. Pour l’occasion le chanteur sera accompagné du violoniste Vidwan Thirumarugal Sekar Dinesh Kumar qui nous vient de Chennai, du joueur de mridangam, Vidwan J. Apalama de La Réunion et du joueur de ghatam, M. Sivaramen. Le concert, d’une durée d’environ 2 heures, fera la part belle à la musique carnatique classique.