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Tunisie: 17 morts dans un accident de train, des négligences pointées du doigt

16 juin 2015, 17:31

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Tunisie: 17 morts dans un accident de train, des négligences pointées du doigt
La Tunisie a connu mardi l'un des plus graves drames ferroviaires de son histoire récente, avec la mort d'au moins 17 personnes dans un accident entre un train et un camion, un "carnage" dû à l'absence de signalisation au passage à niveau.
 
"Le bilan est désormais de 17 morts et quelque 70 blessés", a indiqué à l'AFP Mongi Khadhi, le porte-parole de la protection civile.
 
Quant aux causes de l'accident, le ministère des Transports, après avoir évoqué la vitesse des véhicules dans un premier temps, a admis que l'absence de signalisation et de barrières était à l'origine du drame.
 
"La cause principale de l'accident est la non-existence d'une barrière (...) et d'une protection sur le passage à niveau", a dit le ministre des Transports, Mahmoud Ben Romdhane, à la radio Shems-FM.
 
"En Tunisie, il y a 1.150 passages à niveau. Seuls 250 sont équipés de panneaux de signalisation et de barrières, et seuls 150 sont équipés de feux et cela est insuffisant", a-t-il reconnu.
 
Une journaliste de l'AFP a constaté sur place qu'aucun signal n'indique la présence d'une voie de chemin de fer et d'un passage à niveau sur cette petite route goudronnée qui traverse des champs près du village de Tabika.
 
Un témoin a d'ailleurs expliqué à la radio Shems-FM qu'il "y a eu à cet endroit des accidents avant".
 
- "Carnage" -
 
La présidence tunisienne a appelé dans un communiqué à "ouvrir une enquête pour déterminer les causes de cette catastrophe".
 
Sur les lieux du drame, les témoins décrivaient des scènes horribles de corps déchiquetés.
 
"Un bruit très fort m'a réveillé, j'ai d'abord cru que c'était un séisme mais en sortant j'ai vu un camion transportant du gravier renversé et des corps par terre. Deux corps avaient les jambes arrachées", a raconté à l'AFP Habib Fayedh, un habitant des environs qui a été le premier à prendre en charge le conducteur du camion.
 
"Il était vivant mais blessé au niveau de la tête (...) il était en état de choc et ne se rappelait pas de l'accident", a-t-il dit en ajoutant avoir conduit le chauffeur, à sa demande, d'abord à la gendarmerie puis à l'hôpital.
 
"C?est l?horreur, (il y a) des corps déchiquetés, du sang et de la chair partout, c?est un carnage", a raconté un autre témoin à l'antenne de la radio Shems-FM. "La protection civile a mis une heure à arriver", selon lui.
 
- Des passagers sont "tombés" -
 
Selon un des témoins, au moment de l'impact "des portes (du train) étaient ouvertes et beaucoup de passagers sont tombés".
 
La locomotive et le camion étaient complètement détruits par la violence du choc, selon une journaliste de l'AFP sur place. Un wagon s'est renversé et un second a déraillé.
 
Aux abords du train, des traces de sang, des bouts de vêtements et des babouches abandonnées étaient visibles au milieu des éclats de verre. En fin de matinée, les corps et les blessés avaient tous été évacués vers les hôpitaux de la région.
 
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que le train venait de la ville Gaafour, dans le nord-ouest de la Tunisie, et se rendait à la capitale. L'accident a eu lieu à une dizaine de kilomètres de la ville d'El Fahes, dans la région de Zaghouan, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis.
 
Des accidents ferroviaires ont lieu régulièrement en Tunisie en raison de la vétusté du réseau mais aussi du non respect du code de la route, notamment aux passages à niveau, mais aucun bilan aussi lourd n'avait été enregistré dans l'histoire récente du pays.
 
Un train avait déraillé dans un virage dans le nord-ouest du pays en juillet 2014, tuant cinq personnes et blessant une quarantaine.