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Purryag : la chronique d’une démission

31 mai 2015, 08:33

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Purryag : la chronique d’une démission

Kailash Purryag n’aura pas fait forte impression durant ses trente-quatre mois passés comme  locataire du Réduit. La référence suprême étant  Cassam Uteem.

Il aura été tout aussi invisible que son illustre prédécesseur sir Anerood Jugnauth. Comme ce dernier, il affectionnait faire des visites en des lieux sacrés en Inde et la photo de lui, en larmes, lors d’une visite au village de ses ancêtres, au Bihar, en 2013, a fait le tour du monde. 

 

Désigné par le gouvernement de Navin Ramgoolam pour remplacer sir Anerood – lequel avait décidé en mars 2013 de quitter Le Réduit pour «sauver le pays» aux côtés de son vieux camarade Paul Bérenger –, l’ancien leader adjoint du PTr était tout à fait conscient qu’il était sur un siège éjectable. Dans le cadre des fiançailles entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger en prévision des législatives de 2014,  Kailash Purryag s’était déjà préparé à céder sa place à la faveur de l’élection d’un président sous une IIe République.

 

L’accord

 

 L’alliance rouge-mauve ayant mordu la poussière face à l’alliance Lepep menée par sir Anerood, Kailash Purryag a donc «convenu» un accord avec ce dernier, le 29 janvier. L’idée étant qu’il s’efface à la fin de mai, permettant ainsi au gouvernement d’honorer une promesse de campagne : nommer à la présidence Ameenah Gurib-Fakim, une femme qui n’a jamais trempé dans la fange politique et dont la compétence comme chercheuse est reconnue mondialement.

 

Purryag leader du PTr ?

 

 Kailash Purryag étant de nouveau un citoyen libre, les paris sont ouverts. Sera-t-il le prochain leader du PTr, le titulaire étant empêtré dans une ribambelle de procès ? Dans son entourage, la réponse est non. Il préférerait que son gendre Ritish Ramful soit dans les starting-blocks. Toutefois, la vraie question est : est-ce que Navin Ramgoolam lâchera son trône ? 

En pleine campagne pour les dernières législatives,  Navin Ramgoolam avait laissé échapper qu’être président ne l’empêchait pas de rester leader du PTr. L’exemple qu’il a pu brandir n’est autre que l’inclassable Jacob Zuma, le président de l'Afrique du Sud, soupçonné d'avoir trempé dans de nombreuses malversations.

 

Fin de carrière ?

 

 Et puis, rester leader du PTr donnera à l’ancien chef du gouvernement une certaine légitimité à crier sur tous les toits qu’il est victime d’une persécution politique de la majorité. Et ce malgré l'absence des explications sur la provenance des millions de dollars et de roupies trouvés à son domicile aussi bien que les millions  d’euros versés en Suisse à sa bonne amie Nandanee Soornack en guise de commissions pour un contrat signé entre une  société de l’État et la multinationale Dufry. 

Kailash Purryag semble donc avoir terminé sa carrière au château du Réduit. D’autant que Navin Ramgoolam n’aurait pas digéré le fait qu’il ait quitté son fauteuil à la suite d’un accord avec son adversaire le plus tenace. La prière et la promotion de l’éducation devraient donc occuper son temps libre.