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Brinda Dabysing, Senior Financial Sector Development Specialist pour la Banque mondiale : Tous comptes faits...

14 mai 2015, 09:37

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Brinda Dabysing, Senior Financial Sector Development Specialist pour la Banque mondiale : Tous comptes faits...

Sous l’apparente fragilité de Brinda Dabysing, Senior Financial Sector Development Specialist au bureau satellite de la Banque mondiale (BM) à Maurice, se cache une battante, qui aime toujours avoir la situation bien en main.

 

Il y a deux choses qu’il ne faut jamais demander à Brinda Dabysing : son âge et sa situation familiale. Car pour elle, l’important en entretien professionnel, ce ne sont pas ces détails mais ses compétences. «J’ai toujours été ainsi. Trop de portes sont fermées aux femmes. Donc, sur mon CV, vous ne verrez jamais ces détails. Ce qui compte, c’est que les critères professionnels correspondent à ce qui est recherché et les résultats».

 

Son CV impressionne. Cette ancienne élève du Queen Elizabeth College est détentrice d’une licence en économie de l’université de Maurice, d’une maîtrise en marché des capitaux et finances internationales auprès de l’International Capital Markets and Securities Association basée à Reading en Grande- Bretagne et d’un Masters en Business Administration.

 

Si elle s’est intéressée à l’économie à un jeune âge, c’est d’abord en raison de l’insistance de son père pour qu’elle remplisse son formulaire d’impôts et suive l’actualité de son pays. Ensuite, Brinda est fascinée par une élève plus âgée qui trimballe un épais livre d’économie, tout en évoquant ses difficultés de compréhension. Elle se dit que si une personne a réussi à écrire un tel livre, son contenu doit pouvoir être décomposé et compris. Ce raisonnement et son amour pour les chiffres la poussent donc vers les filières susmentionnées.

 

C’est au ministère du Plan et du Développement économique qu’elle démarre dans la vie active. Mais elle n’y reste que quelques mois, un autre emploi dans le département de Marketing Research au sein du groupe Currimjee s’étant présenté à elle. Elle suit son instinct et son désir d’aventure. Après trois ans, elle a amassé suffisamment d’argent pour partir approfondir ses connaissances en Grande-Bretagne.

 

Facteur humain

 

À son retour, elle met entre parenthèses sa carrière pour des raisons familiales. Elle n’a toutefois pas le temps de s’ennuyer entre sa vie de jeune mère et les fréquents dîners avec les contacts professionnels de son mari dont les échanges portent invariablement sur l’économie et la finance.

 

Sa vie prend un autre tournant quand son mari décède subitement. Il lui faut alors penser à ses trois filles et à les rendre autonomes. Elle reprend donc le chemin du travail à la Mauritius Commercial Bank dans le département de Capital Markets. Elle réussit à inspirer confiance et à aller négocier des deals avec le secteur privé à Maurice et à l’étranger. En 2012, elle se laisse tenter par le poste de Private Sector Development Specialist auprès de la BM. Son rôle est d’accompagner les gouvernements mauricien, comorien et seychellois dans l’amélioration du climat des affaires et les réglementations pour le secteur privé. «Nous offrons un service consultatif aux gouvernements et, grosso modo, deux types de prêts : le Policy Lending qui permet aux États de jouir d’une certaine latitude dans leur façon d’utiliser les fonds déboursés et l’Investment Lending où l’octroi du prêt est destiné au financement des projets très spécifiques. Les deux types de prêts doivent satisfaire les principes fondateurs de la Déclaration de Paris et répondre aux objectifs de la BM que sont la réduction de la pauvreté et la promotion d’une prospérité partagée.»

 

La seule chose qui la chiffonne : la majorité de ses collègues, étant basés à l’étranger, exige qu’elle communique avec eux soit par mail soit par téléphone, ce qu’elle trouve dénudé de spontanéité, le facteur humain étant absent. Mais elle en a pris son parti. Ce qu’elle souhaite désormais : «Grandir dans l’organisation pour encore quelques années…»