Affaire BAI: grandeur et décadence de Claudio Feistritzer

16 mai 2015

16 mai 2015, 20:30

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Affaire BAI: grandeur et décadence de Claudio Feistritzer

Quand on a épousé la fille aînée du milliardaire mauricien Dawood Rawat, qui peut, a priori, penser qu’un jour, on goûtera au «confort» d’une cellule policière ? C’est pourtant le sort réservé à Claudio Feistritzer, qui a passé sa première nuit dans une cellule policière à Moka, le jeudi 14 mai, après avoir été arrêté par le CCID.

Ce ressortissant autrichien, l’un des gendres de Dawood Rawat, est le premier membre de la famille à séjourner à Moka depuis la chute de l’empire de son beau-père. Après sa comparution au tribunal de Curepipe hier, vendredi 15 mai, il a été reconduit en cellule policière, la police ayant objecté à sa remise en liberté. Trois chefs d’accusation provisoires, à savoir «money laundering», «conspiracy to defraud» et «breach of Companies Act», ont été retenus contre lui.

Un mariage, un destin

Pourtant, Claudio Feistritzer n’était pas destiné à faire partie de ce clan familial. Il y est entré à la faveur de son mariage avec la fille aînée du milliardaire, Adeela. Ce professionnel de l’hôtellerie a posé un jour ses valises à Maurice après avoir occupé des postes de responsabilité dans plusieurs groupes en Europe et aux États-Unis. À Maurice, il s’est retrouvé à l’hôtel Labourdonnais, du groupe Indigo Hotels. Certaines personnes prétendent que c’est durant cette période, alors qu’il opérait comme Hotel Manager, qu’il a fait la connaissance d’Adeela Rawat.

Le successeur potentiel du grand patron

Être le gendre de Dawood Rawat, c’est autant de portes qui s’ouvrent à Claudio Feistritzer. Du reste, son beau-père voyait en lui son digne successeur. Certes, il fallait au départ maîtriser les rouages du groupe et se familiariser avec sa structure. D’où son posting depuis 2005 dans plusieurs sociétés du groupe, avant d’être nommé finalement Chairman de Bramcom, le pôle commercial du groupe au sein duquel opèrent Courts et Iframac.

Missions en Afrique

À ce titre, Claudio Feistritzer était appelé à participer, aux côtés de son beau-père, à plusieurs missions commerciales en Afrique, plus particulièrement au Kenya et au Botswana. L’idée de Dawood Rawat était de lui confier éventuellement son carnet d’adresses, ce qui permettrait à son gendre de se frotter avec les grands de ce continent.

Aujourd’hui, il voit son rêve, voire son ambition, se réduire à une peau de chagrin. Il doit sûrement s’apitoyer sur son sort, car le crash de la BAI aura été doublement pénible pour lui et sa famille. Car au moment où il arpentait les coins et recoins du centre de détention de Moka, il doit penser à sa femme, qui a manifestement des difficultés à trouver de l’argent pour nourrir son enfant, comme elle l’a expliqué candidement à Weekly, la semaine dernière.

De quoi faire pleurer les âmes sensibles…