Publicité

Condamné à huit ans de prison : Lallchand Boodhoo, prédateur sexuel dès son plus jeune âge

9 mai 2015, 18:33

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Condamné à huit ans de prison : Lallchand Boodhoo, prédateur sexuel dès son plus jeune âge

Il fait de nouveau couler de l’encre. Lallchand Boodhoo, qui a plus de 25 délits à son actif, a été condamné, mardi, à huit ans de prison par la cour intermédiaire. Ce qui lui est reproché : d’avoir kidnappé deux fillettes et abusé d’elles.

 

Cet habitant de Saint-Pierre, âgé de 41 ans, est connu des services de police. En 2005, il est arrêté pour avoir violé une sexagénaire. Le verdict tombe deux ans plus tard. Il écope de huit ans de prison.

 

Libéré quelque temps après avoir purgé sa peine, Lallchand Boodhoo se fait surprendre  faisant des gestes obscènes en face d’un collège d’État, à Curepipe. Il est interpellé et sa motocyclette saisie. Dans un sac lui appartenant, les policiers retrouvent des sous-vêtements féminins. Il est détenu durant neuf jours avant d’être libéré sous caution.

 

Le 21 mars 2013, il est de nouveau interpellé. Cette fois,  pour avoir kidnappé deux sœurs âgées de neuf ans et dix ans et abusé sexuellement d’elles. Pour ce délit, il vient d’être condamné, le 2 mai dernier, à passer huit ans en prison.

 

Issu d’une fratrie de quatre enfants, Lallchand Boodhoo est souvent décrit comme  un «pervers». Ce marchand de goyaves de Chine est d’ailleurs connu dans la région de Saint-Pierre sous le nom de «bhai louké».

 

Selon ses parents,  leur fils n’aurait pas toujours été ainsi. Enfant, Lallchand Boodhoo était  quelqu'un de calme, affirment-ils. C’est à l’âge de 15 ans que son comportement aurait commencé à changer. Alors qu’il a 20 ans, ses parents décident qu’il était temps pour lui de se marier, afin de le rendre un peu plus responsable.  «Ils cherchaient une fille bien pour lui», confie un proche.

 

Ils font la connaissance éventuellement de Vimla. Cette habitante de Dagotière n’était pas au courant des déboires et des tendances de son futur mari. «Il semblait un homme tranquille. C’est après le mariage qu’il a montré son vrai visage», raconte un proche de Vimla.

 

Mais cette dernière est restée malgrè tout aux côtés de son époux, en espérant qu’il allait changer. Pourtant, elle aurait trouvé, à maintes reprises, des dessous féminins dans les affaires de son mari. Et à chaque fois qu’elle le questionnait à ce sujet, il se mettait à la battre, poursuit notre interlocuteur.

 

Ses proches lui ont conseillé plus d’une fois de quitter Lallchand Boodhoo, mais en vain. Vimla disait qu’elle devait rester pour ses enfants. Ces derniers sont maintenant âgés de 20 ans et de 14 ans.

 

Depuis que les frasques du quadragénaire sont connues du grand public, les Boodhoo sont divisés. Et les langues se délient. Certains confient volontiers qu’ils ont préféré couper tout lien avec Lallchand.

 

 «Un proche l’avait invité chez lui à l’occasion d’une fête. Après avoir pris quelques verres, il s’est adonné à des attouchements sur une de ses proches», raconte un membre de la famille. «Il faisait toujours peur», renchérit un autre, préférant garder l’anonymat. Ils sont peu nombreux dans la famille à avoir gardé contact avec lui.

 

Même son de cloche du côté de voisins. Certains n’hésitent pas à le qualifier de «sadique», se souvenant qu’il épiait souvent les filles qui se rendaient à la rivière, d’où son surnom de «bhai louké». Un voisin raconte qu’il prenait le soin de choisir ses victimes,préférant celles qui  habitent loin de sa localité. Il achetait, poursuit ce dernier, des douceurs pour les offrir aux petites filles. Et une fois qu’il gagnait leur confiance, il les emmenait dans sa voiture pour une petite virée et attenter à leur pudeur. Un autre voisin confie qu’il se rendait souvent devant une ancienne usine, à Dagotière, pour s’exhiber et taquiner les femmes.

 

D’autres sont toutefois plus tempérés dans leurs propos, estimant qu’il est malade et qu’il avait besoin d’aide. Selon eux, il rentrait souvent chez lui couvert de bleus, en sang et «kass kassé». Plusieurs voisins montrent du doigt les parents du quadragénaire. «Ils n’auraient pas dû payer sa caution la première fois qu’il a commis un tel délit», avance un voisin.

 

Les parents, eux, défendent leur fils bec et ongles. Ils estiment que sa condamnation est sévère. Ils envisagent de faire appel. «Mo garson bon li, li pa pou kapav fer enn bann zafer parey», dit la mère à qui veut l’entendre, selon un proche.