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Affaire MPCB: Rs 1,3 Md de prêts toxiques pour Gowressoo et Gooljaury

9 mai 2015, 11:31

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Affaire MPCB: Rs 1,3 Md de prêts toxiques pour Gowressoo et Gooljaury

La Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) a été une véritable vache à lait pour de nombreux proches de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam et du Parti travailliste (PTr) durant les neuf ans qu’ils ont été au pouvoir. Sur les Rs 1,7 milliard de prêts toxiques découverts dans cet établissement tombant sous le ministère des Finances, près de Rs 1,3 milliard ont été partagées entre les clans Gooljaury et Gowressoo.

 

Le récent audit mené au sein de la MPCB par le cabinet Ernst & Young a révélé que Rakesh Gooljaury, l’ancien homme à tout faire de Navin Ramgoolam qui vient de retourner sa veste, a bénéficié d’emprunts totalisant Rs 509 millions. Soit Rs 9 millions de plus que ce qu’a révélé l’express-samedi du 27 août 2014 et qui nous a valu un procès en réclamation de Rs 100 millions de la part de son Chief Executive Officer (CEO) Rajiv Beeharry-Panray, un proche de l’homme d’affaires et cousin par alliance de l’ex-chef du gouvernement.

 

La MPCB a également été très généreuse envers le frère du patron de Fashion Style. Pour les besoins de ses différentes affaires, Prameshwar Gooljaury a bénéficié de prêts totalisant Rs 330 millions alors que les garanties offertes étaient bien en deçà de cette valeur. Mieux: la famille de l’ancien ministre travailliste Mahen Gowressoo – lequel a viré à l’orange lors des dernières élections et qui a même été décoré à l’occasion de l’Indépendance – a obtenu des prêts de Rs 485 millions à travers sa société, Samlo.

 

Hier après-midi, le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo a déploré l’octroi de tels prêts par la MPCB sous la direction de Rajiv Beeharry-Panray. Entouré des membres du conseil d’administration de l’établissement, il a indiqué que des sommes d’à peu près Rs 500 millions ont été décaissées à la veille des dernières législatives au profit des proches du PTr. Il n’a pas voulu donner de noms, invoquant le secret bancaire.

 

Des cadres seront licenciés

 

Le Grand argentier a aussi fait ressortir que les prêts toxiques de la MPCB passent sous la responsabilité de DBM Financial Services, une filiale de la Development Bank of Mauritius spécialisée dans le recouvrement de dettes (debt collection). La liste des mauvais payeurs ayant déjà été établie, ceux-ci seront approchés par des huissiers pour qu’ils règlent leur ardoise. Des responsables de la banque qui ont consenti à ces prêts seront remerciés et sans doute poursuivis en justice.

 

Rajiv Beeharry-Panray, qui est déjà sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire, devra être entendu par la commission anticorruption et le Central Criminal Investigation Department pour blanchiment et trafic d’influence. Les autorités sont en présence de renseignements selon lesquels l’ancien CEO de la MPCB aurait usé de son poste pour que des prêts conséquents soient accordés à des proches du PTr. Ce, malgré l’avis divergent de certains hauts cadres de la banque.

 

Le compagnon de la cousine germaine de Navin Ramgoolam devra aussi s’expliquer sur sa fortune personnelle, plus particulièrement sur la maison dont il avait débuté les travaux dans un quartier huppé de Floréal. De même que sur les Rs 600 millions qu’il aurait transférées en Grande-Bretagne, ce qui lui aurait permis d’y résider en tant qu’investisseur.

 

Mercredi soir, Rajiv Beeharry-Panray a nié en bloc ces allégations. La nuit suivante, il aurait été vu dans un club select des hautes Plaines-Wilhems en compagnie d’un ancien ministre rouge également impliqué dans une transaction douteuse.