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Grande-Bretagne: triomphe surprise pour Cameron aux législatives

8 mai 2015, 13:21

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Grande-Bretagne: triomphe surprise pour Cameron aux législatives
Le Parti travailliste aura sans doute du mal à se relever de sa plus lourde défaite depuis trois décennies. Et cela devrait même coûter son poste à son chef de file, Ed Miliband. A l’issue des législatives en Grande-Bretagne, c’est David Cameron qui se trouve à l’honneur.
 
Les marchés financiers ont applaudi les résultats, exprimant leur soulagement de voir écartée l'hypothèse d'un parlement sans majorité claire, qui aurait conduit à des jours, voire des semaines de pourparlers pour tenter de former une coalition.
 
Les choses devraient au contraire aller très vite puisque David Cameron doit être reçu par la reine Elizabeth à 15 h 30 heure de Maurice, une audience au cours de laquelle il devrait se voir confier la formation d'un nouveau gouvernement.
 
Mais malgré son ampleur, la victoire des Tories est loin de répondre à toutes les incertitudes politiques, à commencer par celles de l'unité du pays et de son avenir au sein de l'Union européenne.
 
Selon les dernières projections de la BBC, les conservateurs pourraient détenir seuls la majorité absolue à la Chambre des communes avec 328 sièges sur 650, un résultat qui dépasserait leurs prévisions les plus optimistes. Ils seraient ainsi majoritaires pour la première fois depuis 1992.
 
David Cameron n'aurait donc plus besoin du soutien des libéraux-démocrates avec lesquels il a gouverné ces cinq dernières années.
 
Les «Lib-Dem» sont d'ailleurs, après les travaillistes, les principaux perdants des législatives car ils ne devraient détenir qu'une dizaine de sièges de députés contre 57 dans le parlement sortant.

Cameron dit vouloir rassembler le pays

Avant de regagner, le sourire aux lèvres, sa résidence officielle du 10, Downing Street à Londres, David Cameron a adopté un ton conciliant, notamment envers l'Ecosse, qui sera sans doute le dossier le plus délicat des débuts de son nouveau mandat.
 
«Avant tout, je veux rassembler notre pays, notre Royaume-Uni, notamment en mettant en oeuvre aussi vite que possible les délégations de pouvoirs que nous avons promises à juste titre», a-t-il ajouté.
 
«Je veux que mon parti et, je l'espère, un gouvernement que je souhaite conduire, récupère un étendard que nous ne devrions jamais avoir perdu, l'étendard d'une seule nation, d'un seul Royaume-Uni.»
 
Selon le professeur de droit constitutionnel Vernon Bogdanor, la victoire des conservateurs, si elle est confirmée, sera un «triomphe» pour David Cameron. Il serait en effet le premier chef de gouvernement à gagner des sièges depuis Margaret Thatcher en 1983.
 
A gauche, le chef de file travailliste, Ed Miliband, devrait annoncer sa démission, a rapporté la BBC. Lors de sa première intervention publique en tout début de matinée, il s'est dit "profondément désolé" pour les mauvais résultats de son parti.
 
La défaite du Labour s'annonce comme la plus cuisante subie par le parti depuis près de 30 ans, principalement à cause du succès éclatant remporté en Ecosse, un bastion historique de la gauche, par le Parti nationaliste écossais (SNP), vainqueur dans au moins 56 circonscriptions sur 59 alors qu'il ne détenait que six sièges jusqu'à jeudi.

Tsunami électoral en Ecosse

«Nous assistons à un tsunami électoral gigantesque», s'est enthousiasmé Alex Salmond, l'ancien leader du SNP. «Le SNP sera impossible à ignorer et très difficile à arrêter», a-t-il dit en soulignant que le résultat du parti privait David Cameron de toute légitimité en Ecosse où le Parti conservateur n'aura qu'un siège.
 
Humiliation supplémentaire pour le Labour, Douglas Alexander, le directeur de la campagne du parti et son porte-parole pour la politique étrangère, a perdu son siège au profit d'une candidate SNP de 20 ans, Mhairi Black, qui devient ainsi la plus jeune élue aux Communes depuis 1667.
 
En Angleterre, c'est Ed Balls, le porte-parole du parti pour les finances, qui était appelé à devenir chancelier de l'Echiquier en cas de victoire, qui a été battu à Leeds, par un conservateur.
 
Sur le plan international, une conséquence d'un maintien de David Cameron au 10, Downing Street est d'ores et déjà connue: un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'Union européenne devrait avoir lieu d'ici deux ans, ce qu'a promis le Premier ministre sortant en cas de réélection.
 
Il assure qu'il fera campagne pour le maintien dans l'UE s'il obtient au préalable de ses partenaires une modification satisfaisante des traités.
 
Quant au Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui prône la sortie du pays de l'Union européenne, il devrait certes confirmer son statut de troisième parti du royaume en voix mais pourrait devoir se contenter de deux sièges de députés. Son chef de file, Nigel Farage, pourrait être battu dans la circonscription où il se présentait, ce qui devrait le conduire à démissionner.
 
A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 gagnait 1,46% en milieu de matinée. La livre sterling, elle, était en hausse face au dollar et à l'euro, contre lequel elle était en passe d'enregistrer sa plus forte progression en une journée depuis janvier 2009.