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Pérou: surfeurs contre autoroute à Lima

6 mai 2015, 19:46

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Pérou: surfeurs contre autoroute à Lima

Champions internationaux de surf ou simples amateurs de glisse sont entrés en guerre contre la municipalité de Lima, déterminée à élargir une autoroute longeant la côte Pacifique au détriment de spots emblématiques de ce sport en plein essor au Pérou.

 

"C'est une véritable catastrophe pour le surf mondial (...) Si les travaux se poursuivent, on ne pourra plus surfer ici", se lamente Karin Sierralta, le directeur de la Fédération de surf du Pérou, également vice-président de la Fédération internationale.

 

Les manifestations contre les travaux, un projet de l'ancienne maire de gauche de Lima, ont commencé en novembre dernier, forçant la municipalité à geler le chantier.

 

Mais la situation s'est à nouveau tendue ces derniers jours après la reprise des opérations d'élargissement sous la houlette du nouvel édile de la capitale péruvienne Luis Castañeda (centre-droit), qui a pris ses fonctions en janvier.

 

La municipalité assure que la création d'une troisième voie de l'autoroute longeant la bande côtière de la capitale appelée "Costa Verde" permettra d'augmenter de 30% sa capacité face à une circulation infernale, actuellement estimée à 20.000 véhicules par jour.

 

Mais ces travaux réduiraient d'autant certaines plages de la capitale baignées par des courants océaniques puissants.

 

"Les travaux vont altérer les vagues qui vont rebondir sur le mur de soutènement et se déformer", a estimé Roberto Meza, un des manifestants, directeur d'une école de surf et ancien champion panaméricain, entraîneur depuis 1992.

 

"Les vagues n'auront plus la même formation pour la compétition, qui est actuellement d'un excellent niveau, et deviendront des ondulations médiocres et imparfaites", déplore Meza à l'AFP.

 

La situation a empiré cette semaine lorsque le maire a ordonné de placer d'énormes rochers sur la plage de la Pampilla en guise de barrière de protection du chantier contre la forte houle.

 

Surfeurs et policiers en sont venus aux mains tandis que le département de la Marine a donné une amende à la municipalité. Le maire qui dénonce la "politisation" de l'affaire a pour sa part été convoqué pour s'expliquer devant le Congrès.