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BCF Roots: le manioc remis au goût du jour

5 mai 2015, 00:09

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BCF Roots: le manioc remis au goût du jour
Promouvoir une alimentation saine tout en mettant en avant le savoir-faire mauricien. C’est dans cette optique que Lisebeth Francisque et Christiane Chowree ont créé BCF Roots Co. Ltd en 2010, petite entreprise spécialisée dans la fabrication de produit à base de manioc.
 
C’est à Floréal, où se trouve leur petite unité de production, que nous rencontrons le tandem. Leur entreprise, elles souhaitaient au départ la gérer selon le modèle de la social enterprise. «Lorsque nous avons commencé, c’était aussi dans le but d’offrir un emploi aux femmes mais nous n’avons pu continuer», explique Christiane Chowree, qui a longtemps fait du social.
 
Malgré cet échec, elles ne renoncent pas à leur projet. C’est ainsi que ces deux amies, qui ont toutes deux un emploi à plein-temps, décident de poursuivre ce qu’elle avait commencé.
 

Expérimenter d'autres recettes

«Tous les après-midi, après le travail, nous nous retrouvions chez moi, dans une pièce que nous avions aménagée pour travailler le manioc», explique Christiane Chowree. Les deux amies se mettent alors à expérimenter différentes recettes à base de manioc. «Au départ l’idée était de faire des galettes ou même du kat-kat», explique Lisebeth Francisque.
 
Mais au fur et à mesure, ces dames ont voulu expérimenter d’autres recettes... Le terme «expérimenter» convient bien à leur initiative puisqu’elles ont aussi rencontré des échecs ! Leur persévérance et les nuits blanches qu’elles ont passées à expérimenter des recettes ont fini par payer.
 
C’est ainsi qu’elles finissent par sortir Maniodix, qui est une poudre de manioc avec différentes saveurs que l’on peut consommer au petit déjeuner comme à la manière des céréales. Avec les saveurs amande, vanille, chocolat et l’option sans sucre, leur produit est destiné à tous les consommateurs. L’entreprise propose aussi une variante pour les gratins et les soupes.
 

Un aliment peu valorisé

Mais pourquoi choisir le manioc plutôt que les céréales que l’on vend dans le commerce ? Lisebeth Francisque explique que pendant longtemps le manioc a souffert de préjugés mal fondés. « On associe souvent le manioc à la pauvreté ou au temps de nos grands-parents, ce qui lui donne une allure désuète et le rend peu attrayant», déplore-t-elle.
 
«Mais le manioc offre une alternative nutritive très intéressante, avec ses apports en vitamines B et C, ses fibres qui favorisent la digestion par exemple», souligne Lisebeth Francisque. Et d’ajouter que c’est un produit qui serait bénéfique aux sportifs ainsi qu’aux personnes âgées, surtout celles souffrant de diabète – une partie de leurs produits ne contient pas du sucres ajoutés.

 

Mise aux normes

«Les produits ne contiennent pas de gluten et sont sans conservateurs», ajoute Lisebeth Francisque. Ce constat, ajoute-t-elle, a pu être établi grâce à des tests effectués au Mauritius Standards Bureau et grâce à l’aide apportée par le Mauritius Research Council. «Nous travaillons en ce moment sur de nouvelles étiquettes sur lequel tous les apports nutritifs seront affichés», explique notre interlocutrice.
 
La mise aux normes des produits, la persévérance des deux femmes, ainsi que l’originalité de leur produit leur a du reste valu le premier prix aux NationalWomen Entrepreneur Awards l’année dernière.
 
L’entreprise revend ses produits auprès des supermarchés, mais les place aussi dans les foires organisées par le National Women Entrepreneurship Council et la SMEDA, entre autres.
 
 
Par ailleurs, BCF Roots Co. Ltd a récemment commencé une collaboration avec un hôtel. «À terme nous visons aussi les cliniques, les maisons de retraite et pourquoi pas l’exportation ?», explique nos deux interlocutrices.
 
Et s’il y a un marché qui leur tient particulièrement à coeur, c’est celui des jeunes. Comment faire pour les pousser à consommer des produits bons pour la santé ? «Les céréales de grandes marques que l’on retrouve dans les grandes surfaces sont difficiles à concurrencer, surtout en ce qui concerne le marketing, la présentation et le prix», analyse Lisebeth. Pour autant, rien n’est perdu d’avance, dit-elle.