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Arrêtée en Italie: Un traité du XIXe siècle évoqué pour déporter Nandanee Soornack?

19 avril 2015, 12:45

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Arrêtée en Italie: Un traité du XIXe siècle évoqué pour déporter Nandanee Soornack?

La dolce vita semble bel et bien terminée pour Nandanee Soornack. Arrêtée le jeudi 16 avril, l’amie intime de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam pourrait vite être placée par les carabiniers dans le premier avion en partance pour Maurice en vertu d’un traité remontant au XIXe siècle.

 

Jusqu’ici, tout le monde a cru savoir qu’il n’existe pas de traité d’extradition entre Maurice et l’archipel transalpin. Or, dans le concret, Rome a signé un accord avec Londres, il y a près d’un siècle et demi, et le document était tout aussi valide pour l’ensemble des colonies de Sa Majesté, Maurice incluse.

 

SSR a maintenu les traités signés avant 1968

 

Quand le pays a accédé à l’Indépendance, le 12 mars 1968, sir Seewoosagur Ramgoolam s’est alors assuré que l’ensemble des traités signés auparavant continuent à être valables en vertu de la Convention des privilèges et d’immunité des Nations unies. Celle-ci a été approuvée le 13 février 1946 et permet à Maurice de jouir des accords conclus durant ces deux derniers siècles.

 

Si ce traité tient encore la route, c’est donc grâce à la démarche du père de Navin Ramgoolam que Nandanee Soornack devra répondre des accusations de blanchiment d’argent auprès de la justice mauricienne. Port-Louis a émis un mandat d’arrêt international contre la patronne d’Airway Coffee le 23 mars, indiquant qu’il la soupçonne fortement d’avoir fait transférer de grosses sommes d’argent à l’étranger entre le 19 mars 2010 et le 11 décembre 2014.

 

Comparution en Chambre au tribunal de Parme

 

Dans la note transmise à Interpol, le Central Criminal Investigation Department indique qu’outre ces délits, passibles de dix ans de prison sous le Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, Nandanee Soornack a agi de connivence avec l’ex-Premier ministre pour commettre d’autres délits de blanchiment. Notamment le 26 septembre 2014 et le 11 décembre 2014, soit le jour de la proclamation des résultats des élections législatives, marquant la défaite de Navin Ramgoolam. Elle avait alors mis le cap sur Parme avec sa benjamine pour un aller simple.

 

Ce lundi 20 avril, Nandanee Soornack comparaîtra devant un juge en Chambre au tribunal de Parme. Ses avocats locaux seront assistés d’un éminent légiste britannique – qui a aidé l’État sur certains dossiers litigieux par le passé – pour contester son arrestation et sa déportation. Il faut aussi savoir que l’ancienne vendeuse n’est pas détentrice de la nationalité italienne, mais d’un simple permis de séjour.