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Le «retour au bercail» d'Arvind Radhakrishna, CEO d’Enterprise Mauritius

7 mars 2015, 12:39

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Le «retour au bercail» d'Arvind Radhakrishna, CEO d’Enterprise Mauritius

L’économiste Arvind Radhakrishna a passé plus de 20 années à promouvoir les investissements à Maurice et nos exportations à l’étranger. Autant dire qu’il est totalement dans son élément à la tête d’Enterprise Mauritius, dont il a été nommé CEO. Il vient de rentrer au pays après avoir passé six ans en Iran. 

 

Arvind Radhakrishna est à Maurice depuis six mois après avoir posé ses valises pendant six ans en Iran, patrie de sa femme Havva. Il y agissait en tant que consultant en investissements pour le compte de sociétés iraniennes. S’il a tout quitté pour rentrer, c’est parce que comme de nombreux Mauriciens, il rêvait d’un changement à la tête du pays. Et il a été servi.

 

Maintenant qu’il occupe les fonctions de Chief Executive Officer (CEO) d’Enterprise Mauritius, il veut absolument «contribuer au second miracle économique». Et redynamiser cet organisme parapublic.

 

Une redynamisation qui passe, souligne-t-il, par l’Afrique. C’est un gros marché pour Maurice, avec les blocs économiques tels que la Southern African Development  Community (SADC), le Common Market for Eastern and Southern Africa, ou encore l’Eastern African Community. Ceux-ci représentent un marché de presque 600 millions de personnes.

 

«Dans le passé, Maurice s’est concentrée sur l’Europe. L’Africa Growth and Opportunity Act nous donne un accès préférentiel pour 6 400 produits et jusqu’ici, entre 80 % et 90 % de nos exportations vers les États-Unis ont été du textile, constate Arvind Radhakrishna. Il est très important de diversifier notre base industrielle à travers une politique ciblée de promotion de l’investissement, consolider nos marchés traditionnels tout en pénétrant de nouveaux marchés.»

 

Le nouveau CEO d’Enterprise Mauritius a en tête des pays comme ceux de l’Amérique Latine, le Japon, la Fédération Russe et les pays du Moyen-Orient. «C’est là qu’il faut aller chercher les acheteurs. On a besoin d’une base plus diversifiée, tout comme nous devons autonomiser les PME et renforcer leurs capacités afin qu’elles puissent exporter.»

 

Pas un inconnu

 

Il précise aussi que ces dernières années, les investissements directs étrangers ont surtout été dirigés vers les Integrated Resort Schemes et Real Estate Schemes aux dépens du secteur manufacturier.

 

Arvind Radhakrishna n’est, du reste, pas un inconnu d’Enterprise Mauritius. Il y avait pris de l’emploi en 2002 ; l’organisme s’appelait alors la Mauritius Industrial Development Authority. Toutefois, en 2006, un nouveau président de conseil d’administration est nommé. Quasiment au même moment, la mère d’Havva tombe gravement malade. Le couple Radhakrishna regagne l’Iran. Jusqu’à son récent retour au pays.

 

Bien que ce troisième des six enfants d’un surintendant de police soit porté sur les lettres, c’est l’économie qui l’a toujours habité. D’ailleurs, au collège St Andrew's où il effectue ses études secondaires, ces deux matières ont toujours coexisté. Au final, c’est l’économie qui l’emporte : il se rend à Mumbai, en Inde, en vue  d’une licence en économie, suivie d’une maîtrise dans le même domaine.

 

C’est aussi dans la Grande péninsule qu’il rencontre Havva, qui étudie la psychologie et la sociologie. Il l’épouse et repart avec elle à Téhéran, la capitale iranienne, où vivent les parents de cette dernière. Là, pendant les sept années qui suivent, il agit comme rédacteur des publications pour le compte du Ministry of Guidance et rédige des livres en anglais. Il revient régulièrement au pays.

 

Au milieu des années 80, le couple Radhakrishna s’installe à Maurice et Arvind est embauché comme Assistant Manager à la Mauritius Export Development and Investment Authority (MEDIA). Il a pour responsabilité de promouvoir l’investissement étranger à Maurice et en même temps de faire la promotion des exportations locales sur le marché international. L’équipe dirigeante de la MEDIA travaille alors sous la houlette de Chand Bhadain.

 

Avec du recul, Arvind Radhakrishna n’est pas peu fier d’avoir été envoyé à Taiwan pour ouvrir et tenir le bureau de la MEDIA pendant quatre ans et de faire de même à Johannesburg, en Afrique du Sud. Alors qu’il est pressenti pour s’occuper du bureau parisien de la MEDIA, la Banque mondiale lui offre un poste de Senior Investment Promotion Officer pour le compte de la Multilateral Investment Guarantee Agency. Il prend alors un congé sans solde.

 

Basé en Namibie, Arvind Radhakrishna est chargé de l’autonomisation des institutions responsables de la promotion de l’investissement et des exportations dans les pays de la SADC.

 

Ses enfants ont-ils, eux aussi, la fibre économique ? Non, Nadereh et Naghmeh, ses deux filles, sont, elles, des professionnelles en médecine exerçant en Australie.