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Mort d’un détenu: les cinq policiers libérés sous caution

4 mars 2015, 10:02

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Mort d’un détenu: les cinq policiers libérés sous caution
Que s’est-il passé ? La question est sur toutes les lèvres depuis la mort d’Iqbal Toofany, un détenu appréhendé dimanche à Rivière-Noire. Il est décédé le lendemain matin. Du coup, les cinq policiers, parmi un sergent de la Criminal Investigation Division (CID) de Rivière-Noire, dont il était sous la garde ont été arrêtés.
 
Les policiers répondent d’une accusation provisoire de torture by public official. Ils ont comparu en cour de Bambous ce matin, où le montant de la caution pour leur libération provisoire a été fixée à Rs 9 000.
 
C’est à partir de 16 h 45 hier que les suspects ont commencé à quitter les Casernes centrales à tour de rôle pour être emmenés en cellule policière. Ils ont tous nié les accusations de brutalité formulées contre eux.
 
 
Mohammed Iqbal Toofany, le détenu âgé de 43 ans avait été interpellé alors qu’il était au volant d’une voiture dans la nuit de dimanche à lundi. Cela, aux alentours de minuit au cours d’une patrouille d’une unité de l’Emergency Response Service à Rivière-Noire. 
 
En contrôlant la carte grise (horsepower) du véhicule, les deux officiers de police ont découvert que le numéro d’immatriculation inscrit sur ce document était différent de celui inscrit sur une des vignettes collées sur le pare-brise.
 
Les agents de police ont alors décidé de fouiller Iqbal Toofany. Ils ont trouvé une scie et un couteau suisse dans les poches de son pantalon. Dans la voiture, ils ont aussi trouvé, sous le siège du conducteur, un sac-poubelle qui contenait trois téléphones cellulaires, un tournevis usé et une pince, entre autres. Interrogé, le suspect n’a pu expliquer ce qu’il faisait avec ces objets.
 
Il a donc été arrêté et emmené à la CID de Rivière-Noire. Là-bas, il a été confié au constable Laboudeuse qui était de garde. Ce policier a immédiatement informé le sergent Persand. Celui-ci a alors demandé au constable Laboudeuse d’appeler les policiers qui étaient disponibles, d’autant plus qu’une série de vols de voitures avait été enregistrée dans la région. Les policiers Gaiqui, Numa et Ragoo sont arrivés au bureau peu après.
 
Ils ont interrogé le suspect qui leur aurait déclaré : «Je ne suis pas un voleur. Je me suis arrêté à Rivière-Noire pour un besoin pressant mais les gens m’ont pris pour un voleur et m’ont frappé.» Le sergent Persand aurait consigné cette déclaration dans le Diary Book mais Iqbal Toofany n’y a pas apposé sa signature.
 
Il aurait confié aux policiers que sa voiture était en réparation dans un garage à Rose-Hill à la suite d’un accident. Ces derniers s’y sont rendus et ont vu que le véhicule était en règle.
 
Ils sont alors passés aux District Headquarters de Rose-Hill pour obtenir des instructions sur cette affaire auprès de l’assistant surintendant de police Clifford Frichot.

Douleurs au ventre

Cependant, peu de temps après, le suspect s’est plaint de douleurs au ventre. Il a été emmené à l’hôpital Victoria, Candos, où il est décédé aux alentours de 10 h 50 lundi. Me Sheinaz Atherton, dont la victime avait retenu les services, n’a pu rencontrer celle-ci, alors qu’elle s’était rendue à la CID de Rivière-Noire. Elle a été informée que son client était mort.
 
Le corps d’Iqbal Toofany a ensuite été transféré à la morgue. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a pratiqué l’autopsie en présence du Dr Amah Charya Gujjalu, médecin légiste à la retraite dont les services ont été retenus par les proches de la victime. Il a attribué le décès à un oedème pulmonaire.
 
Les deux médecins légistes ont décelé des ecchymoses sur le dos et le postérieur de la victime, de même que sous son pied gauche. Ils sont d’avis qu’Iqbal Toofany a été frappé. Il incombera au CCID d’établir qui a infligé ces coups.