HEURE. Autour de 15 heures. C’est le week-end, un ami veut nous faire découvrir un «truc génial» : Casse croute. Nous aurions bien testé le lieu le soir, mais l’établissement est fermé. Situé rue la Passe à Mahébourg, il ouvreen semaine de 9 heures à 18 heures, et le dimanche et les jours fériés de 9 heures à 19 heures.

AMBIANCE. «Ici, c’est clair, tu n’y vas pas pour le cadre», me prévient d’emblée le camarade à qui revient l’initiative de la visite. Force est de constater que la décoration est pour le moins… sommaire. Les murs de la petite salle, capable d’accueillir une vingtaine de couverts, oscillent entre le rose clair et le beige peu ragoûtants. Pas très enthousiasmant, pour une première impression. Heureusement, le séga diffusé par le haut-parleur nous revigore et maintient notre appétit en éveil. Il y a aussi cette petite terrasse bien sympathique, sur laquelle nous nous installons, avec vue sur une jolie église aux toits en tôle bleue, avant de prendre nos assiettes pour rentrer quelques minutes plus tard à l’intérieur, à cause du soleil. Dans la salle qui se vide peu à peu, la chaleur commence à être lourde de nouveau, et ce malgré les trois ventilateurs. Notre voisin de table implore Floriane, la serveuse, de tourner l’un de ces «moulins à vent» vers nous. «Mo pa kapav, li bloke.» Je sens alors le désespoir naître dans les yeux de mon congénère. «J’aime pas manger quand il fait chaud», glisse-t-il. Seul un tableau – mal – peint, représentant un bateau de pêcheur, évoque ce qui rend vraiment Casse croute incontournable : ici, les produits sont bons, frais, locaux. «Chaque matin, les pêcheurs amènent un seau de poulpes, encore vivants», nous dit Floriane, sourire aux lèvres. On en salive d’avance.

REPAS. Petite pause fraîcheur pour commencer, avec une bonne Pearona. Puis l’on attaque enfin en beauté avec des calamars frits à Rs 135. Ils sont divins. Je poursuis avec les mines frites. Vous pouvez opter pour ceux qui sont aux légumes, à Rs 80, mais je vous recommande le spécial fruits de mer, avec ourites, calamars et crevettes, à Rs 200. Goûtu, servi en quantité, pas trop gras – important pour celles (et ceux) qui tentent de surveiller leur ligne. L’ami qui nous a fait découvrir le lieu choisit des mines bouillies à Rs 40. «C’est trop bon», lâchet-il, la tête quasiment dans le bol. C’est gourmand et copieux, mais tout n’est pas du même niveau. Pourquoi, par exemple, gâcher le goût de la salade d’ourites fraîches en les noyant – après tout, elles sont déjà mortes – dans une sauce industrielle insipide et grasse ?

SERVICE. Disponible et réactive, Floriane, la serveuse, garde le sourire malgré l’heure tardive – il est 16 h 30 lorsque nous repartons. Elle accepte d’enlever la mayonnaise dans laquelle nagent les ourites lorsque nous lui commandons une deuxième assiette. Rien à redire.

VALUE FOR MONEY. Rs 1 300 pour satisfaire quatre ogres affamés, avec trois bouteilles de citronnade, quatre plats principaux et deux entrées… Clairement, c’est son excellent rapport qualité-prix qui nous pousse à vous recommander Casse croute. Rs 150 la salade d’ourites, Rs 100 pour un meefoon frit et Rs 200 pour un excellent plat de calamars frais au beure basilic : les prix sont très peu élevés au vu de la quantité servie. «En fait, les portions sont si généreuses qu’on peut manger le midi, et ramener un doggy bag chez soi pour le soir», me fait remarquer notre fan de Casse croute, qui avait visiblement tout prévu. Parce qu’évidemment, avec la chaleur, aucun de nous ne finit son assiette… 

PROCHAINE VISITE. Habitants de Mahébourg, Casse croute pourrait bien devenir votre nouvelle cantine. Pour les autres, ce petit snack constitue un bon plan pour manger vite et bien si vous êtes de passage dans ce petit village de pêcheurs aux airs cubains. Déconseillé pour un tête-à-tête amoureux, mais vivement recommandé pour un déjeuner rapide entre collègues et amis.

NOTE : 6,5/10