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Attouchements allégués à Plaine-Verte: 200 habitants veulent lyncher le suspect

28 février 2015, 14:01

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 Attouchements allégués à Plaine-Verte: 200 habitants veulent lyncher le suspect

Le quartier de Plaine-Verte était agité dimanche dernier. Deux habitantes de la région ont accusé un homme d’attouchements sexuels sur leurs fillettes. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans les ruelles.

 

À 20 heures, environ 200 habitants ont cherché le suspect pour le passer à tabac. Ils se sont massés devant la maison de Bibi (*), la mère de Farha (*), l’une des deux fillettes qui auraient subi les attouchements de Rizwan Atchia, âgé d’une trentaine d’années. Celui-ci, qui avait déjà été condamné dans le passé pour une affaire similaire, se trouvait alors chez Bibi, qui n’est autre que sa cousine.

 

Quand les policiers sont arrivés sur place, ils ont eu beaucoup de mal à calmer les esprits. Ils ont même dû appeler des renforts. Ils ont à plusieurs reprises tenté d’évacuer le suspect de la maison mais ont dû rebrousser chemin à chaque fois car les habitants s’en prenaient à Rizwan Atchia. Au final, les policiers ont dû habiller le suspect comme s’il était l’un des leurs pour pouvoir le faire évacuer.

 

«J’ai pensé à le filmer à chaque fois qu’il venait chez moi»

 

C’est samedi qu’Anisha (*) a découvert le pot aux roses. Elle est la mère de Shireen (*), l’autre fillette qui aurait été sexuellement agressée. Elle a surpris des échanges entre les deux enfants et aurait été surprise par la teneur de leur conversation. Anisha aurait alors interrogé les petites et celles-ci auraient finalement avoué avoir eu des soucis avec Rizwan Atchia.

 

Anisha a donc averti sa voisine Bibi car le suspect rend fréquemment visite à cette dernière. Quand nous la rencontrons, Bibi nous avoue qu’elle ne s’est jamais méfiée de son cousin, même s’il a été impliqué dans des affaires de mœurs: «Quand Anisha m’a raconté ce qu’elle a entendu, cela m’a choquée. Mais on ne pouvait rien dire sans avoir de preuve. Les proches nous auraient accusées de mentir. C’est alors que j’ai pensé à filmer Rizwan à chaque fois qu’il venait chez moi», raconte Bibi.

 

C’est ainsi que dimanche, quand son cousin est venu chez elle, elle savait à quoi s’attendre et ce qu’elle devait faire. «Ce jour-là, quand il est arrivé, il est tout de suite allé voir ma fille qui faisait ses devoirs.» Bibi a donc filmé ce qui se tramait.

 

Elle raconte avoir demandé au trentenaire de laisser sa fille tranquille. «Il m’a répondu qu’il l’aidait à faire ses devoirs» et ne savait pas qu’il était filmé. C’est alors que sa cousine lui a annoncé qu’elle enregistrait toute la scène. Il a alors nié qu’il était coupable de quoi que ce soit. «Linn koumans fer serman tou, linn koumans kriye, fer tapaz», raconte Bibi. «À ce moment-là, je n’ai pu me retenir et je me suis mise à le frapper», ajoute Anisha.

 

«Il avait l’habitude de me prendre dans ses bras»

 

Quant aux deux fillettes, poupées à la main, elles nous ont déclaré que si elles n’avaient rien dit à leurs parents, c’est parce qu’elles pensaient qu’elles étaient en tort. «Je pensais qu’on allait me frapper», témoigne Farha, qui précise qu’elle n’aimait pas quand son oncle venait à la maison. Pendant que les gamines s’expriment, leurs mères ont dû mal à les écouter parler de choses dont les filles de leur âge ne sont pas censées parler.

 

Farha allègue que son oncle la prenait sur ses jambes «pou bouz bouze. Il avait l’habitude de me prendre dans ses bras, de me dire qu’il m’aimait». Le suspect aurait même cherché à l’embrasser, affirme-t-elle. Elle ajoute qu’il aurait aussi abusé de trois autres de ses amies.

 

Rizwan Atchia a été arrêté par la police de Plaine-Verte et il est actuellement en détention à Curepipe. Il suit un traitement à l’hôpital Brown-Séquard. Bibi et Anisha craignent que cela ne lui permette d’échapper à la justice. «Sa famille espère pouvoir le faire libérer sous caution. Et moi en tant que mère, ce n’est pas quelque chose que je souhaite», confie Anisha.

 

(*) Prénoms modifiés.