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Fifty Shades of Grey: regards de femmes

18 février 2015, 09:33

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Fifty Shades of Grey: regards de femmes
«D’habitude un film reste à l’affiche deux semaines, mais dans le cas de Fifty Shades, il pourrait rester plus d’un mois. Nous avons eu vraiment beaucoup de demandes, surtout venant de femmes». Rajesh Callicharan, gérant de MCiné à Trianon et du Novelty  commente ainsi la projection en salles de Fifty Shades of Grey ce mercredi 18 février. Qui veut regarder un film où amour et violence se mélangent ? Regards de femmes.
 
Isabelle Jeannot, nouvelle présidente de la fédération de kick-boxing et disciplines associées, hésite visiblement. «Je ne sais pas de quoi il s’agit. Je n’en ai jamais entendu parler. Je m’excuse, je suis démodée.» Nous ravalons notre surprise pour lui expliquer que c’est l’adaptation hollywoodienne d’une histoire de relations sadomasochistes entre une jeune étudiante et un richissime homme d’affaires.
 
«Ah ! Je ne pense pas y aller. Cela ne correspond pas à mes valeurs.» A-t-elle le temps d’aller au cinéma, entre ses obligations familiales, sportives et son emploi de responsable des opérations dans une société immobilière ? Après avoir précisé : «J’habite dans le Nord », Isabelle Jeannot explique que dans son cas, aller au cinéma est une sortie familiale. «On choisit des films où l’on peut emmener la petite, qui a huit ans.»
 
«Je ne savais pas que le film sortait», affirme pour sa part Karen Foo Kune. Ancienne gloire du badminton et conseillère municipale, la jeune femme dit qu’elle n’est pas «du genre romans. Ce n’est pas mon style. Mais je salue quand même le succès du livre». Ce qu’elle préfère ? Les «livres documentaires, les biographies». Oui, mais c’est de cinéma qu’il s’agit. «Je suis plus science-fiction.» Mais est-ce dans l’ordre des choses que ce film sorte chez nous, sans susciter – pour l’heure – de controverses ? «Il y a beaucoup de changements dans les mentalités. On a accès à l’information. Il y a moins de frontières par rapport à ces choses. Il faut que les gens soient avertis de ce que c’est, et puis chacun fera son choix.»
 

Scènes de violence

Le choix de Pria Thacoor, directrice de l’agence P&P Link, est clair. Entre ses jumelles âgées de quelques mois et ses obligations professionnelles, elle n’a pas de temps libre. Mais «j’aurais tellement aimé aller le voir, juste pour savoir de quoi parle toute la planète». La semaine dernière, son agence a vu l’une de ses créations – la pub pour Durex – être taxée «d’incitation à la débauche» et «d’immoralité» par le représentant d’un «collectif de réflexion et de prières». La directrice est d’avis que ce n’est que de «l’hypocrisie. Quand c’est fait à Maurice, on juge plus sévèrement. Mais quand c’est international, les gens l’acceptent. Ils veulent voir ce que les autres ont vu. Le même film aurait été impossible à produire à Maurice».
 
Du côté d’Aisha Allee, managing director de Blast Communications et entrepreneur de l’année 2014, le buzz autour de Fifty Shades of Grey lui donne envie de voir ce film. Mais les critiques qu’elle a lues lui font émettre des réserves par rapport aux scènes de violence. «Je ne suis pas fan de la violence dans les films. Avec le système éducatif qu’on a, montrer des scènes de violence à un public non averti, ce n’est pas une bonne idée.» Voilà pourquoi elle «aimerait bien savoir» quel visa le Films Classification Board accordera à ce film. «Ce serait peut-être mieux si c’était réservé à un public adulte.»