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Conseil du gouvernement – Ravelonarivo impose son style

17 février 2015, 13:49

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Conseil du gouvernement – Ravelonarivo impose son style

Le ton est donné. Il semble que le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, ne veuille pas jouer un simple rôle de figuration dans la conduite des affaires étatiques. Tranchant avec son prédécesseur, le locataire d’Iavoloha affirme sa poigne et son autorité. Du moins, c’est ce que reflète le communiqué de presse du conseil du gouvernement d’hier.

 


Le Premier ministre a tenu son premier conseil du gouvernement hier. De prime abord, à la lecture de la réunion d’hier, l’on constate que le général Ravelonarivo a surtout profité de l’occasion pour affirmer son autorité sur ses ministres et sur l’administration comme le prévoit la Constitution. La loi fondamentale prévoit que le Premier ministre « a autorité sur les membres du gouvernement dont-il dirige les actions, et est responsable de la coordination des activités des départements ministériels ainsi que de la mise en œuvre de tout programme national de développement (…). Il est le chef de l’administration ».

 


Les phrases rapportées par le communiqué du conseil d’hier donnent le « La ». Dans le second paragraphe, il est relaté que « le Premier ministre a fermement mis en garde les membres du gouvernement contre toute implication ou tentative d’intervention dans le trafic de bois de rose (…) aucune forme de corruption impliquant un ministre ne sera tolérée (…) ». Un peu plus bas, l’on peut lire que le général Ravelonarivo a donné l’instruction selon laquelle « le programme d’activité de chaque ministère, (…) devrait impérativement parvenir auprès de la primature avant le 6 février ».

 


Bien qu’une large majorité de son effectif soit issue de l’ancienne équipe, le Premier ministre semble avoir profité de la première rencontre d’hier pour imposer son style et mettre tous les ministres au pas. L’incapacité de Roger Kolo, ancien Premier ministre, à faire entrer dans les rangs certains de ses ministres déviants, aurait été une des raisons qui l’auraient poussé vers la sortie.

 

Mesures

 

 

Selon toujours le communiqué du conseil du gouvernement d’hier, il était question pour le chef du gouvernement de « donner les directives et les méthodes de travail à adopter au sein de chaque département ministériel », en ajoutant qu’« aucun membre du gouvernement n’a droit à l’erreur. La population attend des résultats concrets et rapides ». D’entrée, le Premier ministre a fait part à ses ministres de quelques mesures dont-il attend l’application. Il y a l’accélération des procédures administratives. Un point sur lequel il a indiqué, en marge de la cérémonie de passation entre lui et son prédécesseur à Iavoloha, qu’il présenterait un projet loi à l’Assemblée nationale.

 


Des directives sur l’assiduité, la ponctualité et le respect des règlements intérieurs de leur département respectif par les fonctionnaires ont également été données par le général Ravelo­narivo. Une mesure qui vaut également pour les ministres. Pour affirmer son statut de numéro deux de l’Exécutif, probablement, le chef du gouvernement a également soutenu hier que « chaque décision de nomination prise, aussi bien par voie de décret que par arrêté doit recevoir l’aval du Premier ministre avant son application ».

 


Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République parle de « gouvernement de combat ». Un qualificatif que semble assumer le général Ravelonarivo. Pour son entrée en matière, le Premier ministre a fait fort et n’y est pas allé de main morte. Reste à voir si ses ministres suivront la cadence de ce démarrage tonitruant, mais surtout si la solidarité de l’équipe gouvernementale tiendra sur la durée.

 


Lors de sa conférence de presse à Iavoloha, dimanche, le Chef de l’État a également déclaré que « l’objectif est de gagner, nous sommes pour la culture du résultat (…) et si pour cela, des remplacements sont nécessaires, rien ne l’empêche ». En cas de manque de performance de ses ministres, la Constitution permet au capitaine d’équipe qu’est le Premier ministre de demander, à l’entraineur qu’est le Président de la République, de les remplacer. Pour la précédente équipe, faute de victoire, le Chef de l’Etat a choisi d’écarter le capitaine. Charge à Jean Ravelonarivo de soigner son palmarès.