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Jamiil Shawotaully, l’innovation au cœur de l'ingénierie

5 février 2015, 20:41

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Jamiil Shawotaully, l’innovation au cœur de l'ingénierie

«Chaque design, qu'il soit un projet majeur ou mineur, pose de véritables défis. De plus, ces travaux doivent être réalisés dans un cadre bien défini et régi par plusieurs autorités singapouriennes.» Jamiil Shawotaully est un jeune homme déterminé. Il en faut de la détermination pour travailler chez Jurong Consultants, une entreprise basée à Singapour. L'entreprise fait partie de Jurong International, une multinationale présente en Chine, en Inde et au Moyen-Orient.

 

L’objectif de la compagnie est d’assister ceux qui se lancent dans des projets d'infrastructure, de zones économiques, d’espaces récréatifs et maritimes, entre autres. «Nous proposons des solutions innovatrices. Nos services ont permis de compléter des projets infrastructurels dans plus de 150 villes de 47 pays», explique Jamiil Shawotaully.

 

Employé au sein de cette entreprise depuis environ dix-sept mois, le jeune homme saisit chaque opportunité pour cultiver son intérêt et sa dévotion pour ce domaine : «Je me souviens encore des premiers projets en micro-tunneling. De la planification aux mois de réalisation, il fallait s'adapter aux contraintes posées par le site, ce qui arrive souvent dans la plupart des projets. Nous devions systématiquement réviseret modifier nos designs initiaux. En sus des longues heures de travail et la fatigue, ce qui me motive, c'est ma forte passion pour l'ingénierie civile».

 

C'est au nom de cette passion que le Mauricien n'a pas souhaité se spécialiser dans un champ précis de ce domaine, mais plutôt de le maîtriser dans sa globalité afin d'entreprendre non seulement de la construction, mais aussi de la planification et des recherches sur les infrastructures de transport, entre autres.

 

Âgé de 24 ans, Jamiil Shawotaully est originaire de Bel-Air Rivière-Sèche. Dans ce petit village, le Mauricien grandit auprès de Rooksanah, sa mère, qui est Deputy Head Teacher dans une école primaire, d’Ahmed, son papa, infirmier à l'hôpital, et de sa sœur aînée, Khatijah, 29 ans, qui tavaille comme Management Support Officer dans le secteur public, à Maurice. Après un brillant parcours au cycle primaire à l'école gouvernementale de Sri Rajiv Gandhi, il est admis au collège Royal de Port-Louis.

 

«Bien qu'elles étaient un tant soit peu difficiles, les sept années passées au secondaire demeurent les plus belles de ma vie», se remémore le jeune homme. En effet, le trajet entre la maison et le collège nécessitait un réveil quotidien à 4h45. Et, après le collège, il lui fallait suivre des cours particuliers. Bien souvent, il ne rentrait pas chez lui avant 20 heures. Mais à la fin, ces petits sacrifices ont porté leurs fruits au niveau de ses résultats scolaires, affirme notre interlocuteur. Avec l'obtention de ses 5 A-Levels en 2008, Jamiil Shawotaully se met en quête d'une bourse afin d'entreprendre des études supérieures à l'étranger.

 

Vivre son expérience en Asie

 

C'est ainsi qu'il tombe sur l'offre d'une bourse de la National University of Singapore (NUS). D'après ses recherches, l'institution figurait parmi les dix meilleures universités reconnues pour son programme académique en ingénierie civile, un domaine qui l'intéressait le plus. De plus, cette option d'études était agrémentée d'une réduction de 75 % des frais de scolarité  à condition de souscrire à un «bond» pour travailler pendant trois ans à Singapour. En 2009, Jamiil Shawotaully embarque pour cette nouvelle destination. À son arrivée, le jeune Mauricien souffre du mal du pays.

 

Heureusement, son entourage, essentiellement composé d'anciens étudiants mauriciens de l'université, sera d'un soutien indispensable dans son adaptation. C'est ainsi qu'il parvient à vivre au mieux son expérience en Asie, notamment en découvrant une infrastructure, un système de transport, des réserves et parcs naturels, mais aussi des services étonnants. «L'urbanisation est des plus évoluées à Singapour, tout comme les structures de sécurité. Une des choses qui a captivé mon attention immédiatement est le fait que les gens faisaient du jogging tous seuls dans des endroits retirés au-delà de minuit. Le faible taux de criminalité fait de Singapour un des pays les plus sécurisés du monde. Nous sommes ainsi à l'aise pour travailler jusqu'à tard et d'utiliser les transports en commun», confie-t-il.

 

Une autre particularité du pays l'interpelle : le climat. Celui-ci n'est pas sans rappeler celui de Maurice, affirme-t-il. «Les fortes températures et l'humidité, similaires aux journées ensoleillées de Port-Louis, durent tout au long de l'année. C'est le principal inconvénient. Néanmoins, après quelques semaines, on s'y fait. D'autant plus que la majorité des bâtiments sont équipés d'un bon système de ventilation».

 

Créer un réseau professionnel

 

Académiquement, Jamiil Shawotaully doit aussi s'adapter. Après le premier semestre, le Mauricien réalise le volume de travail considérable à abattre ainsi que les nombreuses pressions et compétitions. Notre interlocuteur maintient ses efforts. Durant ses vacances de deuxième et troisième semestres, il décroche un stage au sein de Jurong Consultants et de la Land Transport Authority de Singapour. Lors de cette période, le jeune homme assiste les ingénieurs dans les évaluations de travaux, les calculs pour les projets de construction, et les présentations des conceptualisations de designs, entre autres.

 

Cela lui permet parallèlement de se créer un réseau professionnel. «Il existe une pléthore d'opportunités professionnelles sur les sites en ligne pour les personnes désirant immigrer à Singapour, comme Jobstreet.sg entre autres», conseille-t-il. C'est son expérience et son réseau qui lui permettent de décrocher un emploi permanent au sein de Jurong Consultants.

 

Ses fonctions sont multisectorielles. Par exemple, celles-ci incluent notamment l'analyse géotechnique et structurelle, c'est -à- dire l'usage de calculs effectués en fonction de différentes théories et concepts, ainsi que des modèles informatiques pour assurer la stabilité des fondations et de la conformité de la structure selon les normes et règlements des autorités. Ses autres responsabilités comprennent la réalisation d'études d’avant-projet et de faisabilité, l'établissement d'une diversité d'analyses et de calculs, la préparation des  modélisations avec des logiciels commerciaux et des documents requis pour les appels d’offres, la planification de la construction, l'exécution des travaux et l'élaboration des programmes d'entretien, notamment.

 

Pleinement adapté à la vie singapourienne, le Mauricien regorge de projets dans sa tête. «Actuellement, je travaille sur l'analyse numérique pour un projet innovateur qui vise à explorer les géogrilles au niveau des designs routiers. Si ce projet aboutit favorablement, la vitesse de construction sera  largement amélioré», affirme le jeune homme. De plus, la formation occupe une place primordiale au sein de ses desseins. Ainsi, grâce à l'entreprise, il a assisté au Sommet Mondial des Ingénieurs à Singapour, en septembre 2013. Très motivé par l'approfondissement de ses connaissances, il entend entamer une maîtrise dans une université singapourienne et de passer les examens fondamentaux en ingénierie l'an prochain. Son but : devenir un Chartered Engineer après une expérience professionnelle de quatre ans. «Après ces étapes, mon rêve serait de gérer une firme de consultants, à Singapour ou ailleurs», soutient-il. Sur le long terme, Jamiil Shawotaully veut revenir à Maurice  afin de mettre l'expertise singapourienne et tout ce qu'il a appris au service de son pays natal.